Mais
quelle est donc la stratégie d’Ernotte pour France Télévisions ?
Ou parole d’Etat contre parole d’Ernotte
Si le SNPCA-CGC
condamne la nouvelle volte-face de l’Etat qui ne respecte pas le Contrat
d’Objectifs et de Moyens, signé par le précédent gouvernement, il condamne aussi
les errances de la présidence de France Télévisions, seule responsable des
choix stratégiques qui ne sont pas liés aux demandes d’économies récemment
réclamées à notre société.
Pas un jour ne se
passe à France Télévisions sans que l’annonce faite par divers membres du
Gouvernement Macron, à commencer par le Premier Ministre lui-même, sur les
économies demandées à France Télévisions à hauteur d’une cinquantaine de
millions ne soit raillée et commentée. L’État-actionnaire
ne respecterait pas sa parole. Les
cinquante millions qu’il « pique » (sic) vont devoir pousser
le groupe à revoir sa politique en matière de Fiction. S’il y a effectivement changement de cap de
la part de l’État, il convient de rappeler comment on est arrivé là, au-delà
des cris d’orfraie des pompiers-pyromanes.
Qui a annoncé en mai dernier au moment de la
signature du contrat d'objectifs et de moyens (COM) 2016-2020 approuvé par
l’État, "que France Télés prévoyait
une suppression nette de 500 postes sur la période 2016-2020, dans le
cadre d'un nouveau plan d'économies comprenant le non-remplacement d'un départ
à la retraite sur deux " ?
Qui a justifié son
propos en l’étayant ainsi : "Les économies, qui "amèneraient
au non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux", soit 500
non-remplacements sur 1.000 départs prévus, "prennent en compte la
pyramide des âges de l'entreprise et
l'évolution de ses activités avec
l’arrivée du numérique" ?
Qui a ajouté : "Cet
arbitrage permet le retour à l'équilibre, tous les ans, du résultat
d'exploitation et du résultat net de France Télévisions jusqu'en 2020. Il
garantit l'équilibre social et financier de l'entreprise" ?
Qui est même allée
jusqu’à évoquer "des nouvelles ressources commerciales notamment en matière de
parrainage" pour « mettre
au bout » ?
De fait, ces mesures
(par ailleurs discutables) annoncées par la Présidente de France Télévisions ne
se sont traduites en rien dans l’équilibre budgétaire de l’entreprise, à tel
point que la Direction aux abois s’engage à présent dans une brutale politique
de réduction d’ETP tous azimuts qui met en péril le cœur de notre activité. Et
pour cause ! Parallèlement à ces mirobolantes annonces, France Télévisions
s’est lancée tête baissée dans des projets mirifiques sur l’air de « On
lance et on verra après ! …». (France Info, Feuilleton,
nouvelles écritures, etc…). Avec, dans le même temps, avalanche de nominations
dans la haute hiérarchie accompagnées de déménagements couteux et
déstabilisants.
Sans compter les
divers séminaires et déplacements mondains de tout ce bel aréopage. A titre
d’exemple, combien étaient-ils de France Télévisions en déplacement (transhumance
serait sans doute plus appropriée) qui a
eu lieu entre le 13 et le 17 septembre dernier pour assister au 19ème Festival
de la Fiction TV de la Rochelle (Fiction que FTV déclare
devoir rogner) ?
Plus de 20 ?…40, 50, 70 ?...
Plus ?!!!!! 75, 76…. ?
Après tout cela, il
faut un certain culot pour conspuer l’actionnaire étatique qui veille
légitimement aux deniers publics et singulièrement à l’utilisation de la
redevance, même si, en l’espèce, il y a de la part de l’État manque à la parole
donnée. Mais peut-être aurait-il agi autrement si les finances de France
Télévisions avaient été gérées avec moins de légèreté par ceux qui ont toujours
vu la télévision publique comme une « danseuse »,
un fromage à se partager entre copains… Et au final, ce sont les salariés et
les téléspectateurs qui paient les pots cassés…
La morale de l’histoire dont les
salariés de France Télévisions font les frais :
« 50 millions espérés pour
combien de millions dilapidés ? »
Paris, le 16 octobre 2017
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire