Déclaration liminaire de la majorité des élus au CE Siège
Info, Sports, France O, France 4, le plan d’économie frappe
durement le périmètre du siège de France Télévisions.
Concrètement, il est maintenant question de supprimer 180
postes, dont 30 à l’info, de se séparer d’une partie importante du
catalogue de droits de la Direction des sports. L’avenir de France O semble
chaque jour un peu plus flou. Depuis dimanche et son traditionnel JDD, on sait
maintenant, qu’il s’agit en plus de supprimer des émissions : le 13h15, 19h le dimanche, le Soir 3 (d’abord le week-end) en attendant celui de la semaine,
de vendre les droits des coupes de France de la ligue, d’abandonner les JO etc.
Bref un plan d’ampleur qui n’aurait qu’une seule et unique origine les fameux
50 millions d’euros d’économies imposés par le gouvernement.
Un argument de communication de la présidence qui voudrait
embarquer avec elle tout France Télé. Seulement voilà, les AG ont cela de bien
c’est qu’il en sort, dans les échanges, la réalité du terrain. Dans les deux
assemblées successives qui se sont tenues avec la Rédaction de France 2, censé
être « la mieux servie », on découvre que comme à la rédaction de
France 3 on est déjà à l’os.
Et pour cause, la commission emploi et formation a eu la
confirmation la semaine dernière que ce sont 100 postes qui ont déjà été ponctionnés
en 2016 sur le dos de l’info.
Ainsi moins de 2% d’économies sur l’ensemble du budget de
France Télé nécessiteraient de se séparer d’une partie des bijoux de familles,
de réduire le nombre de sujets du 20h et bien sûr de toujours plus externaliser
la production des magazines d’info et d’investigation, de préparer le démantèlement
de la Direction des sports, d’amener France O sur la voie de décélération,
entre autres.
Le problème c’est que comme nous l’avons dit par ailleurs,
cette présentation de la situation économique est biaisée. La question reste
posée : comment peut-on annoncer le rétablissement de la situation financière
de l’entreprise en 2017, à raison d’environ 100 millions d’euros d’économies par an, comment peut-on annoncer que l’entreprise
est revenue à l’équilibre et par ailleurs se dire fragiliser par 50 millions d’euros d’économies au point de devoir tailler dans ses missions
premières, son cœur de métier, la culture de son savoir-faire, son patrimoine
historique ?
Cette incohérence, les salariés du siège et de toute l’entreprise
l’ont maintenant bien identifiée. Ils savent que cette Direction ne leur
apportera plus de réponse car ils ont vécu l’expérience de la réponse du matin
qui n’est plus celle de la veille. Ils savent que ces économies coûtent de l’argent.
Ils savent maintenant qu’elles frappent d’abord et toujours ceux qui fabriquent
la télé.
Comme souvent dans les temps de grande confusion, le
politique est tenté de reprendre la barre et le Président de la République s’est
exprimé dans des termes extrêmement sévères et injustes envers tous les salariés
de France Télévisions qui travaillent et souvent dans des conditions de plus en
plus dégradées (Et pas pour des salaires de plus de 120 000€/an). Mais
quand il parle de mauvaise gestion et de gaspillage, il faut reconnaitre que
nous ne vivons pas autre chose au quotidien. Quant au mode de désignation des
présidents, on voit aujourd’hui à quoi aboutissent l’opacité et le réseautage.
Une partie des salariés, les journalistes des rédactions du
siège, se prononceront mardi
prochain, sur le crédit
qu’ils accordent encore à la personne qui tient les ciseaux. Elle-même qui réunit
au crépuscule, des syndicats pour les « rassurer ». Le chloroforme a
des effets, ils sont scientifiquement prouvés mais uniquement si on est assez
près pour le respirer.
Paris, le 6 décembre 2017
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