Histoire d’un (demi) ETP ou «ce qu’il y a derrière les réformes»

Histoire d’un (demi) ETP

Ou «ce qu’il y a derrière les réformes»

Au moment où la direction de France Télévisions campe sur une position de réduction d’ETP (Équivalent Temps Plein) inévitable avec l’argument de contrainte budgétaire imposée par l’État (alors que le COM ne mentionne que la réduction de la masse salariale), nous lui proposons de méditer sur ce que génère souvent une « réduction d’ETP ».

Jean-Pierre* a maintenant 52 ans. Il a commencé à travailler exclusivement pour Antenne 2 en 1991 en tant que preneur de son avec le statut d’intermittent du spectacle. En 2014, Jean-Pierre a de gros problèmes de santé qui l’éloignent temporairement de son employeur pendant plus de 6 mois.

Il retravaille pendant quelque temps puis rechute.

C’est le début de la dégringolade. Il découvre, suite à une perte sur son permis de conduire, qu’il doit repasser le Code et son employeur lui signifie qu’il pourra travailler à nouveau à condition de récupérer le précieux sésame. Puis, n’ayant pas travaillé 507 heures en 10 mois pour pouvoir garder son statut d’intermittent, il se retrouve au RSA (comme de nombreux collègues dans son cas), n’a pas les moyens de repasser son Code et va voir sa maison saisie puis vendue aux enchères. Sa femme, lassée de l’ambiance pesante régnant à leur domicile, lui annonce qu’elle a engagé une procédure de divorce.

Dans quelques temps, notre demi ETP se retrouvera donc avec une santé défaillante, seul à la rue avec, vu son âge, peu d’espoir de retrouver une activité.

Merci France Télévisions.

*Le prénom a été changé.