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lundi 31 mars 2014

La cgt de France Télévisions devrait signer avec la direction le nouvel accord complétant et accélérant le Plan de licenciements collectifs où les cadres et assimilés seront dans quelques semaines les grands perdants!


Rappelons que c’est ce qui s’est passé et les jours qui ont suivi, une fois de plus, ont prouvé que le blog CGC Média avait vu juste. Avec ses alliés de FO (que la cgt cartonnait allègrement en fin de semaine dernière dans un tract au vitriol intitulé « Méfions-nous des FO z'amis ») un tel accord a donc été entériné… comme la quasi-totalité d’ailleurs de ceux que la direction leur a présentée.
Il convient également de remettre en avant dans un tel contexte, les propos tenus par les cégétistes à l’adresse de la direction "Si vous ne retirez pas votre Plan, on suspend notre participation aux instances" [menace non tenue, évidemment !].
Dans les jours qui viennent malgré le courrier de 8 pages de la DIRECCTE qui émet de nombreuses réserves sur la légalité de ce plan, la cgt va tout faire pour accélérer le mouvement, en demandant même à la direction de signer un nouvel accord  intitulé « Accord collectif complétant l’accord relatif au Plan de Départs Volontaires accompagnant l’évolution de l’organisation de France Télévisions ».
Il y a donc deux textes que la cgt  brûle de signer :
- Le premier « Accord collectif portant sur le Plan de départs volontaires accompagnant le projet d’évolution de l’organisation de France Télévisions ».
- Le second donc « Accord collectif complétant l’accord relatif au Plan de départs volontaires accompagnant l’évolution de l’organisation de France Télévisions ».

Pour ceux qui exigeaient le retrait du PDV, la signature de ces deux accords est on ne peu plus crédible !
Leur chanson habituelle pour justifier leur signature « il y a beaucoup de gens qui n’en peuvent plus et qui veulent partir…il ne faut pas les bloquer ». Prétexte.
Personne n’empêche qui que ce soit de partir mais pas à n’importe quelle condition. Principes que réaffirme d’ailleurs la DIRECCTE dans son courrier à FTV: « Il vous appartient de prendre en considération les départs de salariés qui seraient intervenus pour un motif autre, tels que les démissions, les licenciement pour motif personnel... dans les catégories professionnelles concernées et les décompter de l'objectif global de réduction du volume d'emploi permanent qui a été fixé.
Je vous rappelle que les départs par rupture conventionnelle pendant la procédure de réorganisation ne peuvent être envisagés que pour des catégories professionnelles n'étant pas visées par le plan de départs volontaires et pour des postes ayant pas vocation à être supprimés ou à permettre par permutation le reclassement salariés relevant de catégories professionnelles visées par le plan”

Ce n’est bien évidemment pas ce qui se passe à France Télévisions.

Aujourd’hui la direction répond aux salariés qui se déclarent  “volontaires” mais dont le poste n’est pas supprimé “vous ne pouvez-pas bénéficier des dispositions du Plan puisque votre poste ne fait pas partie des 361...vous pouvez soit faire valoir vos droits à retraite [cette bonne blague!] ou bien partir dans le cas d’une rupture conventionnelle [mais là malgré un jugement du 3 septembre 2013, la direction continue de ne pas verser au partant les indemnités de licenciement auxquelles il a droit aux termes de l’accord d’entreprise mais une somme aléatoire bien en-dessous]”.

NB: Les salariés partis dans de telles conditions pourront bien évidemment les contester devant la juridiction compétente.
Qui va bien pouvoir  signer un tel accord avec la direction aux côtés de la cgt ? Cela devient quasiment impossible depuis que FO a signé le nouvel accord chômage !

C’est bien pour cela que la cgt écrit de ses ex amis de FO « la cgt ne se fait aucune illusion sur les capacités de mobilisation de ce syndicat [FO donc, ndlr] qui, pour ne pas prendre de risque, lèvera très probablement son préavis comme l'a déjà annoncé la direction (visiblement bien informée) en réunion ce matinet dénonce des pratiques lamentables qui nuisent à l'image du syndicalisme et du service public, cultivent la confusion et risquent d'opposer les salariés entre eux de façon totalement inefficace. » ?!


Voilà pourquoi la cgt pilonne ses alliés de FO. Parce que FO a signé l’accord sur l’indemnisation chômage qui réduit les droits des salariés.  En effet, l’article 6 de l’accord national interprofessionnel sur l’indemnisation du chômage du 22 mars 2014, prévoit un allongement du délai de carence (ou différé d’indemnisation) à 180 jours précédant l’indemnisation du chômage.
Autrement dit, si un salarié perçoit des indemnités de licenciement supra légales, suite à un licenciement ou une rupture conventionnelle (Article R1234-2 du Code du Travail "l'indemnité de licenciement ne peut être inférieure à un cinquième de mois de salaire par année d'ancienneté, auquel s'ajoutent deux quinzièmes de mois par année au-delà de dix ans d'ancienneté") … ce qui n’est pas difficile lorsqu’il existe une convention ou an accord collectif) il devra attendre maintenant pour les ruptures postérieures au 30 juin 2014, 180 jours au lieu des 75 jours actuellement pour commencer à être indemnisé.

Les cadres et plus largement l’encadrement sont particulièrement visés par cette mesure inscrite à l’article 6 du projet d’accord relatif à l’indemnisation chômage prévoit que la nouvelle carence (ou différé d’indemnisation)

Cette nouvelle carence de 180 jours qui plombe massivement les cadres, signée par fo, sera calculée en divisant le montant de l’indemnité supra légale par 90 (art. 6 convention).  

Concrètement,  lorsqu’un salarié obtiendra un peu plus de 16.000 euros à titre d’indemnités supra légales dans le cadre d’un licenciement ou d’une rupture conventionnelle (environ 5 mois d’un salaire brut de3.240€/mois bruts [soit 2.600€ nets] ce qui est loin de représenter un exploit après 40 annuités), il atteindra cette carence et devra attendre 180 jours avant de toucher la moindre indemnisation. A cette carence de 180 jours, s’ajoutera le délai d’attente de 7 jours et un éventuel différé d’indemnisation « congés payés ».

Exemple, un salarié au salaire brut de 3.500€/mois qui quittera France Télé, au 1er juillet après 37 ans de bons et loyaux services, perçoit dans le cadre de l’indemnité de licenciement fixée par l’accord d’entreprise 24 fois cette somme (c’est un maximum) donc bien au dessus des 16.000 et quelques euros. Il lui reste, 20 jours de congés (4 semaines calendaires), 5 jours de RTT (une semaine calendaire)

Il devra donc attendre à la fin de son préavis : 180 jours (6 mois) + 7 jours (1 semaine) + 25 jours (soit 5 semaines), au total 7 mois et demi avant de percevoir la moindre indemnisation du pôle emploi !!!!

En conclusion, si vous êtes éligible à la retraite à taux plein (en gros, plus de 62 ans environ sauf carrière longue) que votre poste fait partie des 361 suppressions, que vous êtes volontaire et que vous touchez moins du SMIC brut mensuel après 37 ans de maison, vous n’êtes pas concernés.



 

jeudi 27 mars 2014

Préavis de grève pour le 2 avril 2014 relatif à l'AITV et au service sous-titrage




PRÉAVIS DE GRÉVE

La négociation de mesures alternatives aux suppressions de postes voulues par la direction entre dans sa dernière phase.

A ce stade de la négociation, et à quelques jours d'une possible validation du plan de départs volontaires, la direction pourrait renoncer aux suppressions de postes de monteurs en régions et outre-mer. Mais elle confirme les projets de fermeture de l'AITV de Malakoff et d'externalisation du sous-titrage des journaux de France 2. 

45 postes de journalistes en CDI dans l'établissement du Siège sont directement menacés. Cette suppression et cette externalisation vont aussi frapper des pigistes et CDD, sans oublier pour l’AITV, les correspondants africains de l'agence, salariés depuis des années par France Télévisions. 
L'activité des personnels administratifs et des techniciens associés au fonctionnement de ces rédactions est elle aussi mise en péril.

La fermeture annoncée de ces deux services préfigure ce qui pourrait se passer pour d’autres secteurs dans les années à venir au nom des « économies inéluctables ».

Le plan de départs volontaires sera présenté à nouveau devant les membres du comité central d'entreprise, mercredi 2 avril à Paris. 

Afin d'amener la direction à modifier son projet en acceptant des mesures alternatives, la CFDT, la CGC, la CGT, FO et le SNJ appellent l'ensemble du personnel de l'établissement du Siège à cesser le travail le mercredi 2 avril 2014, à compter de 0h et pour une durée de 24 heures. 

Paris, le 26 mars 2014

vendredi 21 mars 2014

BURNOUT ! Les salariés de France Télévisions craquent les uns après les autres



BURNOUT !

Les salariés de France Télévisions craquent les uns après les autres


La plupart des services de France Télévisions voient un nombre grandissant de salariés en souffrance.  Découragement, sentiment d’injustice, déprime, dépression, maladie.  Nous observons tous autour de nous le développement de telles situations. Cela n’est pas dû au hasard. Chaque histoire de ces salariés en danger permet aisément de détecter les causes de leur état. Elles ont pratiquement toutes pour origine les conséquences de la catastrophique réforme qui a vu la mise en place d’une société unique. Énumérons-les.        

REPOSITIONNEMENTS

C’est la première cause de mal-être. Imposés arbitrairement de par la société unique, les repositionnements ont vu des centaines de salariés dépossédés des responsabilités qu’ils avaient depuis des années, se voyant personnellement remis en cause par leur hiérarchie après des années de bons et loyaux services. (plus de 4.000 collaborateurs hors journalistes ont contesté leur « transposition »)

MANAGEMENT

Pour imposer la réorganisation en cours mise opportunément sur le dos de la société unique (alors même que c’est la direction qui a dénoncé unilatéralement la Convention Collective en vigueur depuis 1984), les différentes directions ont développé un management clairement axé sur la déstabilisation individuelle. Visant, d’une part à détruire la culture d’entreprise des chaînes (alors que Pflimlin avait prôné, notamment lors de  son audition devant les CSA,  son évidente nécessité), d’autre part, à imposer aux salariés « leur repositionnement » en les épuisant psychologiquement. 

EXTERNALISATION 

L’externalisation de pans entiers de services voire de services entiers de l’entreprise n’a pas cessé ces dernières années. Il s’agit évidemment, ni plus ni moins, d’une privatisation rampante, par morceaux de la télévision publique comme l’avait connue en son temps, là encore France Télécom, au nom de soi-disant économies. 
Concrètement, des salariés très qualifiés et très expérimentés voyaient leur activité remise en cause partiellement ou totalement, leur hiérarchie leur faisant sciemment sentir qu’ils étaient devenus inutiles ou qu’ils sont trop payés pour ce qu’il leur restait à faire ! Bonjour le respect de l’être humain, de son travail, de son professionnalisme et de son ancienneté dans l’entreprise !

DÉSORGANISATION

C’est la conséquence partout constatée de la mise en place de ces plans aux forceps pour arriver à donner une existence à la société unique.  Les salariés ne parviennent plus à effectuer normalement leur travail. Essentiellement parce que la transmission des savoirs et les procédures inhérente aux métiers sont battues en brèche par les repositionnements. Et parce que l’empilement hiérarchique de la société unique paralyse la dynamique, la plasticité et la proximité indispensables à la production télévisuelle.

                                                                                                                                        
PRÉCARITÉ

Précarité dans l’activité, en premier lieu pour les intermittents touchés de plein fouet mais également pour nombre de permanents repositionnés.
Précarité aussi dans la rémunération : les négociations en cours, les repositionnements et la mise en place d’un nouveau logiciel de paie ont bon dos pour expliquer des « erreurs », des « oublis » d’éléments de rémunération.  Voilà deux mois (beaucoup plus pour les intermittents) que de nombreux salariés sont pénalisés financièrement avec de graves conséquences dans leur vie personnelle.


L’état de santé général des salariés de France Télévisions est anormalement préoccupant et  cela n’est effectivement pas un hasard au regard de ce qui précède.
Il constitue la conséquence la plus grave de la réforme de 2007. Ni les dirigeants de France Télévisions, ni l’État ne peuvent l’ignorer.

Non seulement cette politique de déstructuration de l’entreprise qui passe par une externalisation à outrance doit, non seulement cesser mais doit s’inverser, c'est-à-dire ramener au sein de la TV publique des activités cédées au privé.

Même chose pour les fusions de services débouchant sur la mise en concurrence de salariés, la perte des savoirs, la bureaucratie opaque et le management déshumanisé.

Enfin, c’est l’architecture même de la société unique France Télévisions, bureaucratique ET « ORTFisée »  qui doit être revue.

Mais pour commencer à réparer les dégâts humains, il faudra revoir totalement la gestion des ressources humaines et remettre en place les conditions du dialogue social totalement inexistant à France Télé.

Paris, le 21 mars 2014



mardi 11 mars 2014

France Télévisions EGALITÉ PROFESSIONNELLE : BELLES PAROLES, ACTES ODIEUX

France Télévisions

  ÉGALITÉ PROFESSIONNELLE :

BELLES PAROLES, ACTES ODIEUX

Le respect des femmes à France Télévisions est vraiment à géométrie variable. Quant il s'agit de médiatiser ses actions lors du 8 mars, journée de la femme, la direction de l'entreprise est très fière d'annoncer un programme « En avant toutes ! », pour mettre les femmes à la une et à l'honneur selon le communiqué.

Mais quand il s'agit de blâmer voire sanctionner des propos sexistes, graveleux et dégradants prononcés sur nos antennes par certains commentateurs sportifs ou consultants pendant les JO de Sochi, la direction est sur le mode « En arrière tous ! ».

Pire, ces propos sont minimisés voire cautionnés par le directeur des sports qui évoque dans les médias « des plaisanteries ou des excès d'enthousiasme ».
Autre exemple déplorable : le 22 janvier dernier sur France 2 dans « L’émission pour tous », plusieurs chroniqueurs ont tenu des propos ouvertement misogynes portant sur le football féminin.

Le CSA, qui ne manque jamais une occasion de réprimander le Service public, a trouvé là une excellente raison de le faire, encouragé par l’attitude laxiste de France Télévisions.
En interne, les équipes de France 4 sont toujours sous le choc de la brutale éviction de leur directrice des programmes Sandrine Roustan, écartée puis licenciée pour des motifs plus que contestables.

Deux poids deux mesures : sale temps pour les femmes à France Télévisions, y compris les dirigeantes. Le CHSCT de la Maison de France Télévisions vient d'ailleurs d'ouvrir une enquête sur des faits qui pourraient être qualifiés de harcèlement et discrimination.

Ces actes scandaleux et ces dérapages ternissent l'image de notre entreprise et de nos chaînes au moment où un nouvel accord d'égalité professionnelle est négocié. Un accord qui prévoit notamment le renforcement de la présence des femmes sur nos antennes et du respect qui leur est naturellement dû. 

La CFDT, la CGC et le SNJ s'inquiètent fortement de l'hypocrisie de la direction qui, devant les instances et les élus, déplore tout propos à caractère sexiste ou discriminatoire mais qui, en public, se garde bien de condamner ces dérapages verbaux.

Quant à l'égalité professionnelle, parlons-en. Depuis des années, les commissions adéquates (CE et CCE) ont déploré des différences considérables dans les rémunérations ainsi qu'une discrimination à l'embauche caractérisée dans certaines catégories. Cette situation n'évolue quasiment pas d'une année à l'autre, hélas.

Il est d'ailleurs à noter que les dispositions légales sur la résorption des écarts salariaux entre hommes et femmes n'ont pas été respectées dans le délai qui avait été établi par la loi.
Face à cet état de fait, les représentants du personnel n'ont pour réponse que de beaux discours et des engagements qui ne sont pas tenus.

Comment dans ces conditions envisager de signer l'accord égalité professionnelle si le niveau minimal de respect des femmes n'est pas garanti dans France Télévisions ? Comment une entreprise publique, au rôle aussi symbolique, peut-elle fermer les yeux devant de tels comportements ?

Paris, le 11 mars 2014

jeudi 6 mars 2014

Plan social à France Télévisions NON A L’ABANDON DE LA PRODUCTION INTERNE !

Plan social à France Télévisions 

NON A L’ABANDON DE LA PRODUCTION INTERNE ! 


Depuis ce mois de février 2014, les organisations syndicales et la direction examinent les modalités d’une possible réorganisation de l’entreprise. D’un côté, la direction veut nous faire croire qu’il n’y a qu’une seule issue, une seule solution : travailler avec moins de salariés, et donc supprimer des centaines de postes. C’est la logique de son plan dévoilé en octobre 2013, et contre lequel les salariés se sont mobilisés.

Pour les CDI, cela se traduirait par un plan de départs « volontaires » pour 361 personnes, sans remplacement possible.
Pour les CDD, pigistes et intermittents, cela signifie diminution voire disparition des contrats.

A terme, la volonté de la direction est bien de réduire la masse salariale et de privilégier l’achat de programmes à des sociétés privées. Au-delà du plan de départs volontaires, c’est ce principe « d’abandon » que refusent les organisations syndicales. Au contraire, il est impératif de consolider l’audiovisuel public et son savoir-faire : cela passe par le développement de la fabrication interne. Il est tout à fait possible de l’envisager à court terme, y compris dans un contexte de maîtrise des budgets. Les organisations syndicales CFDT, CGC et SNJ détaillent ce projet dans le document ci-joint. Cette ambition, cette volonté de renforcer France Télévisions, nous la portons au nom des salariés lors des négociations. Rappelons que nous avons déjà proposé d’explorer plusieurs pistes prioritaires : - examiner sans délai toutes les émissions et programmes actuellement délégués à des sociétés privées, et fixer les conditions du transfert de leur production en interne ; - développer un projet éditorial ambitieux, prévoyant notamment la production de magazines d’information régionaux et nationaux, ainsi que le maintien de structures d’information internationale (notamment l'AITV) et de structures telles que le sous-titrage France 2. - écarter toute suppression de poste visant des fonctions auxquelles l'entreprise fait régulièrement appel via des sous-traitants ; - étudier en détails l’économie liée à "l'effet de noria" (départ volontaire de salariés avec une ancienneté importante, et embauche simultanée de salariés plus jeunes) ; - revoir le ratio d'encadrement dans toutes les emprises de France Télévisions. L’avenir de l’entreprise passe par la production et la fabrication d’information et de programmes variés, de qualité, en concordance avec nos missions de Service Public. Une réduction de la masse salariale, bâclée et déconnectée d’un projet stratégique, ne ferait qu’affaiblir France Télévisions
Paris, le 4 mars 2014

CFDT – CGC – SNJ 
PROJET ALTERNATIF POUR FRANCE TELEVISIONS

CONSTATS :

Depuis le 15 octobre 2013, la direction de France Télévisions a soumis aux différentes instances représentatives du personnel un projet de suppression de 361 emplois permanents. Et si aucun chiffre précis n’est évoqué pour les salariés précaires, la direction s’emploie à supprimer au moins le même nombre de postes occupés par des CDD, intermittents, pigistes ou cachetiers. Ce projet de l’équipe Pflimlin est largement contestable sur sa forme, mais nous n’y reviendrons pas en détails ici.
Le plus inquiétant, quand on examine le plan de la direction, c’est l’absence de véritable projet industriel permettant à l’entreprise :
1) d’assurer sa stabilité,
2) d’éviter les hémorragies professionnelles et sociales successives,
3) de construire l’avenir du Service Public.

 La lecture du projet fait apparaître que les dirigeants actuels de l’entreprise ont surtout souhaité répondre à une condition d’urgence, laissant à leurs successeurs la charge des licenciements futurs. Le tout dans un contexte pénible où l’entreprise publique France Télévisions est régulièrement présentée comme un « mammouth à dégraisser ». D’où ce plan visiblement bâclé, loin d’être à la hauteur des enjeux. Un plan qui affaiblira l’entreprise.

Un exemple : la direction envisage la suppression de dizaines de postes de journalistes ou de techniciens, soi-disant justifiés par un sureffectif. Mais c’est faux ! Aujourd’hui, France Télévisions fait travailler des centaines de journalistes et techniciens en interne, mais aussi via des sociétés de sous-traitance, où les contrats précaires sont la norme. Avant de s’attaquer à ses propres salariés, la direction ferait bien de vérifier quels sont les métiers dont elle a réellement besoin pour fabriquer des milliers d’heures de programme.

Les organisations syndicales sont donc aujourd’hui dans l’obligation de prendre en charge, au nom des salariés, une réflexion qui n’a jamais eu lieu sur l’avenir de FTV.

Pour la CFDT, la CGC et le SNJ, l’entreprise doit définir précisément ses projets éditoriaux et industriels. Une fois que des réponses cohérentes auront été apportées, et un choix politique effectué, la question de la réorganisation de l’entreprise pourra se poser. Mais pas avant.

Les syndicats de France Télévisions n’entendent pas rentrer dans une cogestion, mais devant la pauvreté et la dangerosité du projet présenté par la direction, ils sont dans l’obligation de 2 proposer des pistes de réflexion. Ces pistes doivent impérativement être explorées pour préserver la pérennité de l’entreprise, et ainsi éviter la spirale des plans sociaux successifs.

France Télévisions ne doit pas devenir, comme elle en prend le chemin, une simple entreprise de diffusion, dépendante du marché des images et des producteurs privés.

Il est donc urgent de réorienter les objectifs vers une production et une fabrication de l’information et des programmes, nationaux comme régionaux. Cette production interne doit permettre au Service Public d’être une référence audiovisuelle et d’affirmer son savoir-faire.

Un tel projet de relance ne peut pas être déconnecté des réalités économiques qui s’imposent à toute entreprise. Mais le marché audiovisuel privé ne doit pas être l’unique boussole du service public. Nous contestons ces comparaisons hâtives, surtout lorsque le groupe France Télévisions est opposé à des producteurs qui ne respectent pas les mêmes normes.

Les organisations syndicales CFDT, CGC et  SNJ proposent à l’occasion de l’examen du projet de réorganisation, que soient étudiées dans la transparence et avec une expertise partagée, les pistes de réflexion soumises dans le présent document.

Ces pistes s’organisent autour de trois axes :

- un projet global de relance du Service Public audiovisuel : une politique éditoriale ambitieuse et différente, servie par une fabrication interne renforcée, et financée par la baisse des achats extérieurs de programmes.
- une réflexion sur les coûts de la production interne, et notamment ceux engendrés par la réorganisation amorcée en 2009 (avec son alourdissement des budgets et des strates d’encadrement). Un organigramme alternatif de l’entreprise serait conçu pour faire face à cette nouvelle charge de production. Une nouvelle organisation du travail serait mise en place, afin de favoriser la réactivité et la créativité indispensable à une entreprise audiovisuelle.
- un projet de plan de départs volontaires, afin de rajeunir la pyramide des âges, de rationaliser le taux d’encadrement, et de permettre un redéploiement des effectifs vers le cœur de métier.

Ce projet doit être accompagné d’un audit organisationnel, poste par poste. Évidemment, ces objectifs ne seront atteints qu’avec une adhésion forte du personnel, qui doit retrouver une fierté dans l’exercice de ses missions de Service Public et d’appartenance à l’entreprise France Télévisions.

1. RELANCE INDUSTRIELLE :

A. En matière d’information :

 Définition d’une politique rédactionnelle avec comme mission première pour France Télévisions de fournir une information de qualité, pluraliste, et indépendante de toute influence tant politique qu’économique.

La mission de FTV en matière d’information doit permettre de répondre aux exigences de tous les téléspectateurs, où qu’ils se trouvent. Notre Service Public est au service du citoyen, il travaille pour une République fière de sa diversité, sur un territoire où le soleil ne se couche jamais.

Ce qui signifie qu’à côté des réseaux dits de « flux tendus » (chaînes et radios d’information en continu), le projet éditorial que nous devons défendre est celui d’un groupe de chaînes généralistes. Ce projet doit répondre aux besoins d’information, d’analyse et de réflexion de chacun d’un bout à l’autre du territoire.

Face à la masse d’information disponible, notamment via les réseaux sociaux omniprésents, il convient de réaffirmer la nécessité d’une information de journalistes : une information collectée, contrôlée, vérifiée et signée.

La force de France Télévisions demeure un maillage exceptionnel des territoires et des cultures de la France.Cet atout exceptionnel doit être valorisé, notamment sur France 3 et les Outremers 1ère, car c’est cet outil qui va permettre la reconquête du public.

L’exigence de FTV, c’est une offre d’information dont la qualité est irréprochable et la variété unique, autant sur les supports (télévision, radio, internet) que sur ses périmètres (local, régional, national, international). Le pluralisme passe par des structures éditorialement indépendantes, mais plus complémentaires que concurrentes.

Cette refonte du programme rédactionnel doit être mise en place après une analyse partagée des objectifs, et avec les redéploiements qui s’imposeront dans un cadre négocié.

B. En matière de programmes :

Chacun peut constater que depuis plusieurs années un mouvement de fond touche l’entreprise France Télévisions : l’externalisation de la production et de la fabrication des programmes.

Cette externalisation a un impact fort sur le choix et la qualité des programmes diffusés, tant sur les antennes nationales que sur les antennes régionales.

Ce mouvement est aussi le cœur des difficultés actuelles de la société FTV en matière d’emplois.

Le manque de fabrication interne affaiblit terriblement l’entreprise. Ses salariés sont au fur et à mesure dépossédés de leur travail tout en continuant de peser sur les comptes de l’entreprise, ce qui aboutit à justifier au fur et à mesure les suppressions d’emplois. Cette tendance instaure un climat délétère dans l’entreprise et pourrait aboutir à faire de l’entreprise un simple diffuseur. Pourtant, le cahier des charges impose cette fabrication interne, qui garantit à terme l’indépendance par la possession des droits.

Cette externalisation massive est toujours justifiée par des impératifs économiques : la pseudo compétitivité et la pseudo réactivité plus forte du secteur privé.

Sans méconnaître les lourdeurs qui peuvent exister dans le service public et qui feront l’objet de propositions, il appartient en premier lieu de vérifier les véritables économies réalisées par ces productions extérieures.

La comparaison entre les productions externes et internes est en réalité aujourd’hui biaisée.

Les productions en interne sont soumises, certes au droit du travail, mais pas aux conditions de rémunérations du privé. Les productions en externe sont souvent subventionnées via l’utilisation abusive du système prévu par les annexes 8 et 10 des Conventions Unedic, celles consacrées aux intermittents.

Chacun sait que ces annexes, sont en réalité des subventions déguisées à la production, mais qui au final, sont payées par le même contribuable. De même, le contribuable continue à rémunérer le salarié FTV qui est en sous-emploi du fait de cette externalisation. En outre, les productions externes privent l’entreprise des droits d’exploitation et des ressources futures de ce patrimoine externalisé. De ce fait, une comparaison entre les coûts externes et les coûts internes ne peut se faire dans la loyauté, sans prendre en considération l’ensemble des coûts induits et des recettes ultérieures de la production ainsi ré-internalisée ainsi que la valeur patrimoniale des oeuvres créées et de leur réutilisation.

Les organisations syndicales proposent donc que soit établi un véritable outil de comparaison qui inclut l’ensemble des coûts et des recettes des deux systèmes.

Ce comparatif permettra de comprendre que la question de l’internalisation ne peut uniquement être fondée sur des niveaux de compétitivité à court terme, sans prendre en considération la destruction de valeur, de savoir-faire et de richesse future auquel correspond une production externalisée.


2. RELANCE SOCIALE :

A. Redéploiement des effectifs et réorganisation du temps de travail :

La redéfinition d’une politique industrielle implique nécessairement de repenser l’organisation du travail au sein de l’entreprise. Le fonctionnement sur objectifs individuels est à bannir, nous devons privilégier une organisation par projet collectif.

Le redéploiement des effectifs doit se faire là où vont être repérés les nouveaux besoins dans le cadre d’une nouvelle politique industrielle. Les futurs recrutements seront liés à ces nouveaux besoins.

Ce redéploiement doit bien évidemment tenir compte des impératifs de coût issus des comparatifs avec les productions externes.

Un nouveau ratio d’encadrement, adapté aux besoins réels, devra être défini. L’allègement de ces superstructures lourdes et coûteuses doit permettre de soutenir la production interne. Ce redéploiement des effectifs doit servir à la ré internalisation des programmes.

De même, la question du temps de travail et de son organisation peut être reposée afin de permettre une adéquation entre les nouveaux impératifs de fabrication, le respect du temps de travail et l’équilibre vie sociale / vie professionnelle.

Les organisations syndicales sont prêtes à envisager les négociations nécessaires.

B. Plan de départs volontaires :

Dans le cadre de la redéfinition d’un projet industriel et du redéploiement des effectifs, il peut être admis un projet de départs volontaires, afin notamment d’accompagner un objectif de rajeunissement de la pyramide des âges et de bénéficier de « l’effet de noria ».

Dès lors que l’égalité de traitement est garantie, les organisations syndicales pourraient envisager de signer le projet initial de livre I avec les modifications qui s’imposent. Toutefois, il est hors de question pour les organisations syndicales, d’accepter tout projet déconnecté d’une révision profonde des objectifs industriels.

mercredi 5 mars 2014

La carte de presse, à France Télévisions... rien ne presse !

A J-28 de la date d'expiration des cartes de presse 2013, les journalistes des rédactions de France Télévisions se demandent, une fois de plus (cf 2012 !) où sont passées leur carte de Presse pour l'année 2014…
 
Le manque de trésorerie à France Télévisions serait-il à ce point flagrant que l'entreprise qu'elle n'ait pas payée sa quote-part (50 %) à la Commission de la Carte de Presse ?
France Télé ferait-elle des économies sur le dos d'une partie de son personnel ....Une fois de plus ?
 
Quant aux journalistes, du "premier groupe audiovisuel public" comme se plait à le répéter Rémy Pflimlin, ils ont de plus en plus de mal à sortir et présenter leur carte professionnelle à l'entrée des salons, manifestations et autres conférences de presse avec sur leur carte de l'année n-1 donc un millésime estampillé… 2013 !!!!!

mardi 4 mars 2014

La charrue avant les bœufs !


La charrue avant les bœufs !

La direction de France Télévisions veut mettre la charrue avant les bœufs s'agissant de la mise en œuvre du forfait jour et tient à faire porter le chapeau aux élus du Comité d’établissement du Siège de FTV.

Bien tenté... Mais c’est loupé ! Nous ne sommes pas dupes !!!

Explications :

Les élus du CE-Siège ont été surpris de voir inscrit à l’ordre du jour de la dernière séance (28 février dernier !) un point concernant la mise en œuvre du forfait-jour (temps de travail !)... pour LE SEUL établissement de Malakoff !?!..  “Ah bon ? Pourquoi ?”... ont entonné d’un seul cœur tous élus du Comité d’entreprise ?
Réponse de la direction (Attention accrochez-vous !) : "Le logiciel mis en œuvre par la Direction du groupe pour gérer les paies des salariés est paramétré de telle manière qu'il est impossible de revenir sur les paies établies mois par mois !?!”... (Ouah : que c'est beau la technique et la modernité ! Et combien tout cela a coûté ?!?...)

Or, comme la direction à vendu à ses hauts cadres un passage au forfait jour au 1er janvier 2014 (avec 3% d'augmentation pour ceux qui choisissent de passer au forfait jour !) avant la fin des négociations et du passage de l'accord devant les instances. résultat, les paies ne peuvent pas être établies pour l'heure en prenant compte ce forfait jour. Conséquence, les fiches de paie vont devoir être corrigées (cette fois ci manuellement !) une fois l'accord signé et validé par les instances !?!.... Pas avant avril - mai.... 3 à 4 mois de retard au moins ... 3 à 4 feuilles de paies à refaire manuellement pour chaque salarié concerné !... Rien que cela !!!

Et qui va trinquer ?!?... : les administratifs dont on comprend aisément le désarroi et la colère !!!
Sauf que, comble de l'ironie, la direction renvoie la responsabilité de ce bordel... sur les élus des instances et les Organisations syndicales qui n’ont pas voulu (les méchants !) valider le projet de la direction... Et tiens ! C’est si simple de se défausser sur les autres plutôt que d’assumer ses responsabilités !!!

Elle est bien bonne celle là !

Cette affaire est d'autant plus scandaleuse qu'une fois de plus la direction oublié aussi de dire que cet accord prévoyant d'augmenter les salariés optant pour le forfait jour... devait s’appliquer dès... le premier janvier 2013 !!!
Non seulement la direction se défausse de vouloir mettre, une fois de plus la charrue avant les bœufs concernant le forfait jour, mais en plus, elle trouve le moyen de faire des économies encore et encore sur le dos des salariés !!!!

Oui, les élus du CE-Siège N'ONT PAS VOULU NÉGOCIER ce point ce vendredi car l'établissement Malakoff n'est pas une identité à part de France Télévisions : il fait partie intégrante du siège FTV et à ce compte là, le forfait jour doit être abordé pour l’ensemble des établissements du Siège : le siège, Issy les Moulineaux, EOS, Vaise et Malakoff !...

Et pas autrement !!!!

Fait à Paris, le 03 mars 2014