Snpca-Cgc

lundi 26 janvier 2015

Documents pour la déclaration des revenus suite à l'harmonisation


Documents pour la déclaration des revenus

Suite à une question DP, voici des informations utiles pour tous les salariés ayant été harmonisés :

Suite à l'harmonisation et concernant la déclaration des impôts 2015 sur les revenus 2014, les salariés ayant perçu une harmonisation sur 2012, 2013 et 2014 risquent de changer de taux d'imposition et d’avoir un gros rattrapage d'impôts à payer d’un seul coup en 2015.

Le Trésor Public est prêt à faire le calcul et opérer un étalement ou un calcul avec un coefficient.
Il faut pour cela fournir à votre Centre des Impôts : une attestation stipulant, au titre de chaque année (2012-2013-2014), le net imposable global de l'année.
Ainsi cela fournira une base de calcul aux Impôts pour voir quelle est la meilleure solution à appliquer par rapport au calcul de l'impôt.

Si les salariés ont eu leur harmonisation courant 2014, le net imposable sur le bulletin de décembre 2014 n’est donc pas exact. Ils peuvent donc également demander une attestation pour 2014 pour avoir leur revenu net imposable réel de l’année 2014.

Lors du DP de janvier 2015, la Direction s'est engagée à fournir une attestation à tous les collaborateurs qui pourraient en faire la demande auprès de leur IRH de proximité.

jeudi 22 janvier 2015

Lettre ouverte d'un journaliste de France Télévisions au Directeur de l'Information


 Monsieur le Directeur, je vous adresse cette lettre ouverte, celle d'un journaliste de France Télévisions en colère au Directeur de l'Information de France Télévisions.

J’enrage... Monsieur le directeur.... oui, j’enrage comme la majorité de mes collègues !

J’enrage contre ce qui devient de la “contre-information” sur nos antennes.

J’enrage d’avoir découvert sur France 2 une émission spéciale tout au long de laquelle, quantité de principes déontologiques qui sont les fondamentaux de notre métier de journaliste ainsi que de toutes les responsabilités éditoriales dont relève une entreprise de presse, ont été mis à mal. Qui plus est d'une d’entreprise de service public !

Pourquoi ?

- Simplement pour tout ce qui s’apparente à une course effrénée à l’audience, au sensationnel, voire à l’ignominie... Bref, à vouloir concurrencer des chaines d’information en continue dont le fonctionnement ne peut pas être le nôtre.

- Sans doute aussi parce que “tester en direct” la préfiguration d’une chaine d’info continue que France Télévisions rêve de développer, ne peut se faire quelque soit les événements odieux et tragiques qui viennent de frapper notre pays et notre population.

Oui, Monsieur le directeur....j’enrage !

Comment le directeur de l’information que vous êtes, a-t-il pu laisser faire, laisser se dérouler, cautionner ce qui a été fait, dit ou pas dit au long de cette édition spéciale d’information sur France 2 vendredi 9 janvier dernier... 11 heures de direct pour “couvrir” les dramatiques événements des prises d’otages à Dammartin-en-Goële ainsi qu’à la Porte de Vincennes à Paris... 11 heures d’antenne pour moi, simple journaliste, citoyen et téléspectateur, halluciné par ce que j’ai découvert à l’écran...

Comment a-t-on pu en arriver là ?....

J'enrage de voir comment la direction de cette Rédaction a pu tomber dans une info spectacle honteuse, lamentable, dangereuse et irresponsable : tout le contraire de ce qu'est le principe d'une information honnête, sincère, juste et... publique; une information maîtrisée, réfléchie, vérifiée, analysée, juste, honnête... et digne  d'une entreprise comme France Télévisions, de ses salariés, du service public et par dessus-tout des téléspectateurs !

Cette course à l'audience sur le malheur que traverse notre monde, notre pays doit nous faire réagir, nous interroger sur inacceptable... D'abord dans le respect de notre déontologie et des principes qui nous animent, a fortiori dans le service public dont la mission est d’offrir à celles et ceux qui nous regardent, nous écoutent et nous lisent, une information de qualité !

Au fil des minutes du déroulé de cette prise d’antenne exceptionnelle – stupéfait par ce que nous j'ai découvert -  il s’est révélé nécessaire de prendre des notes pour “encrer” ce qui a été diffusé, vu, lu et entendu de tous :

Extraits :

Plateau d’un envoyé spécial : “Plus aucune voiture ne circule...” Et passe derrière lui un défilé de voitures !

La présentatrice s’adressant aux envoyés spéciaux qu’elle a en ligne “C’est confus, dites nous ce que vous voyez !”...

“Des hélicoptères ont décollé !...” A l’image : ils sont au sol !!!

Un peu plus tard : “Attention : un hélico décolle !... mais gardons notre calme... On ne va pas réagir dès qu’un hélico décolle !...” (sic)

Encore : “On sait très peu de choses, on croit comprendre, on croit savoir, mais on est sûr de rien !” (quelle découverte, quelle lucidité !)...

“ On ne voit plus les tireurs d’élite... Ah si, ils reviennent !”... Et pourquoi pas donner le plan d’attaque de la Police et de la Gendarmerie pendant qu’on y est ?!?...

“Avez-vous le sentiment que ça va durer longtemps ?”...
Un expert : “Aucune info ne filtrera avant la fin des opérations !”... Ah bon ?...

La présentatrice fait un aparté sur les écoles de Dammartin: “Pas de problème : elles sont en sécurité...” Quelques minutes plus tard : “On va les évacuer !”...

On fait de l’analyse des faits en direct, dans la précipitation, sans recul, sans vérification :

“Dominique, on va vous laisser le temps de faire votre travail de journaliste !”... Enfin une parole sensée !...

“Il convient de prendre beaucoup de précautions, beaucoup beaucoup beaucoup de prudence sur ces informations !”...

“C’est très traumatisant de vivre cela en direct !”... Alors, pourquoi le faire en direct ?...

“Attention : arrivée de Bernard Cazeneuve sur le lieu de la prise d’otage...” Manque de pot, c’est le RAID… et pas le ministre !

Bravo pour l’info donnée aux preneurs d’otages si jamais ils regardent !

Des débats qui virent à la polémique : on fait peur !

On donne en direct à l’antenne l’identité d’un ou plusieurs otages, via des témoignages de quidam ! C’est insensé !

Un expert explique en direct : “les terroristes ont obtenu ce qu’ils veulent : c'est leur plan médiatique ! Plus les événements vont durer en direct, plus ils vont mobiliser d’autres personnes !”... No comment !

Au bout d’un moment, analyse en direct d’une journaliste de France 2 : “moins on donnera d’infos, mieux cela se passera !... Les médias peuvent-il se permettre de “relayer” les preneurs d’otage !”... C’est bien de s’en rendre compte après des heures de direct !

Les envoyés spéciaux répondent à la présentatrice : “On ne voit rien... On ne sait rien !”... Mais on le dit bien !!!

Interrogation à l’antenne, en direct, de pseudo-témoins, de gens dont il n’a pas été vérifié leur identité et leur lien avec les événements et qui répondent : “on ne sait rien... ou si peu !”...
Suivi de... “vous avez peur ?!?...” (sic) D’après vous ???

Ce “Avez vous peur ?”... sera utilisé plusieurs fois tout au long du direct !

Des heures et des heures de direct sur des images qui ne montrent rien...

Du fond du cœur, comment ne pas être  profondément blessé par tout ceci survenu ce 09 janvier sur France 2 ???  Et encore plus aujourd’hui avec le recul et les témoignages des acteurs de ces événements…

Il faut espérer que cette lettre (comme les autres réactions indignées de confrères qui commencent à s’exprimer sur ce sujet !) ne reste pas lettre morte et permette aux uns et aux autres de revenir sur les motivations qui ont conduit à  cet état de fait  afin que ne se reproduise plus ce genre de choses.

Autrement, c’est la notion même de service de l’audiovisuel public qui est en cause !
Le respect de la déontologie journalistique inscrite dans le marbre et liée à l’obtention de la carte de presse et à la signature des accords d’entreprise est fondamental !

Il est temps que la direction de France Télévisions : 
- s’exprime avec le recul à présent sur tout ce qui vient d’être constaté.
- mette à plat les mesures nécessaires pour que cela ne recommence plus.
- fasse appliquer la charte de déontologie par ce qu'elle a du sens !

Il est urgent de revenir à la raison !

Puissions-nous, titulaires d'une carte de presse, retrouver une âme de journaliste pour qu'avec les personnels techniques et administratifs de France Télévisions dédiés à cette mission d’information qui est la nôtre, nous puissions proposer sur nos antennes et nos sites internet une information DIGNE du service public de l’audiovisuel :
- une information juste, libre, honnête et sincère dont nous sommes fiers !
- une information dont les valeurs sont justement tout le contraire de ce 9 janvier dernier, comme par exemple dans une émission que vous avez portez sur nos antennes : L'œil sur la Planète et qui est l’honneur de notre service public de la télévision.

Au moment où je m'apprête à conclure cette lettre, j'ai une pensée émue à toutes celles et ceux qui se sont engagés, sont morts ou ont été tués pour instituer les principes de notre métier : ne laissons plus les choses qui ont été dites ou montrées à l'antenne, et qui ont parfois fait courir des risques aux personnes prises en otage ainsi qu’aux personnels des forces de sécurité, se reproduire !

Je tiens malgré tout, Monsieur le Directeur, à finir sur une note positive au travers d'un contre-exemple : l’émission spéciale, toujours sur France 2, du dimanche 11 janvier dernier pour couvrir la marche citoyenne et républicaine.
Merci d'avoir permis à l’antenne, entre autre, cet échange extraordinaire entre cette maman musulmane victime de la barbarie d’un abruti en mars 2012 (un terroriste qui a exécuté son fils militaire avant d'abattre un autre militaire et des enfants) et ce père juif, rabbin, qui vient de perdre son fils dans la tragédie de l’Hyper cacher... Un dialogue et un témoignage poignant, sincère, digne de notre service public, pour lesquels l’équipe en plateau a su donner la résonance nécessaire en laissant du temps au temps, du temps aux personnes, aux victimes, après coup... dans le respect de chacun et des téléspectateurs...

Voilà ce que chacun est en droit d’attendre de nos antennes, de notre service public de l'audiovisuel.

Cette parenthèse, bien entendu, me permet de conserver un peu d’espoir :

- celui que notre métier de journaliste ait encore et toujours du sens
- celui que notre métier ait toujours un bel avenir sur nos antennes
- celui de pouvoir poursuivre dans cette formidable entreprise que beaucoup servent fidèlement, le métier de journaliste en le défendant avec ferveur; un métier que j’exerce avec passion, convictions et respect, en lien et en échange avec tous les personnels de France Télévisions.

Un journaliste de France Télévisions.


Sur le même sujet, le sociologue Jean-Marie Charon revient sur le traitement médiatique des récents attentats contre "Charlie Hebdo" et l'Hyper Cacher: Attentats à Paris : le rôle des médias en question

lundi 19 janvier 2015

Il faut qu’il arrête le « Mauvais Film, Pflimlin » avec ses provocations « portes ouvertes »…

Le 29 janvier prochain, Rémy Pflimlin invite par mail les salariés du Siège à aller visiter les locaux de MFP « A la découverte de la filiale »  


Une nouvelle provocation bien évidemment. Un petit groupe de collaborateurs (trié sur le volet, évidemment) se verra présenter les secteurs d’activité de MFP et «découvrira plus particulièrement le sous-titrage et l’audio-description».  



Ce ne sont pas les seuls secteurs d’activité de France Télé entend externaliser vers MFP pour réduire la masse salariale de l’entreprise-mère que Pflimlin n’a cessé de faire gonfler depuis son arrivée, au plus grand profit de prestataires privés, (après les émissions religieuses, les tournages, la postproduction…).



Pas sûr qu’il y ait beaucoup de monde pour gober que les transferts de l’activité des secteurs des chaînes de France Télé, soient le gage d’un formidable essor pour le développement du groupe. 

Foutaises.



Après avoir vidé nombre de secteurs des chaînes de France Télé de leur activité, pour les externaliser à MFP, notamment les services que Rémy Pflimlin propose au petit groupe d’aller découvrir et surtout en plein Plan de Départ Volontaire où justement la quasi-totalité de ces ses postes sont supprimés, ce genre de rendez-vous vous colle une indigestion avant même  «le buffet prévu pour poursuivre la discussion »



Rémy Pflimlin va oser montrer aux salariés de France Télévisions comment ceux qui récupèrent leur travail se débrouillent et avec des outils modernisé par-dessus le marché !!!!
A France Télévisions certains attendent encore que leur outil de travail soit renouvelé pour assurer leurs missions.



Personne n’abordera le statut social des personnels de MFP, qui sont en majorité des salariés précaires !!!! Et pour cause… faudrait pas aborder les sujets qui fâchent.



Dès lors le boycott de cette petite pantomime est inéluctable.

lundi 12 janvier 2015

Article d'ALBERT CAMUS qui devait paraître le 25 novembre 1939 dans "Le Soir républicain", Ce texte fut interdit de publication.


En 1939, peu après le déclenchement de la guerre, et alors que la presse est déjà souvent censurée, l'écrivain veut publier dans le journal qu'il dirige à Alger un texte vibrant qui invite les journalistes à rester libres. Ce texte fut interdit de publication et il reste très actuel... L'article devait paraître le 25 novembre 1939 dans "Le Soir républicain" un quotidien limité à une feuille recto verso que Camus codirige à Alger. L'écrivain y définit "les quatre commandements du journaliste libre " : lucidité, refus, ironie et obstination.

"Il est difficile aujourd'hui d'évoquer la liberté de la presse sans être taxé d'extravagance, accusé d'être Mata-Hari, de se voir convaincre d'être le neveu de Staline.
Pourtant cette liberté parmi d'autres n'est qu'un des visages de la liberté tout court et l'on comprendra notre obstination à la défendre si l'on veut bien admettre qu'il n'y a point d'autre façon de gagner réellement la guerre.

Certes, toute liberté a ses limites. Encore faut-il qu'elles soient librement reconnues. Sur les obstacles qui sont apportés aujourd'hui à la liberté de pensée, nous avons d'ailleurs dit tout ce que nous avons pu dire et nous dirons encore, et à satiété, tout ce qu'il nous sera possible de dire. En particulier, nous ne nous étonnerons jamais assez, le principe de la censure une fois imposé, que la reproduction des textes publiés en France et visés par les censeurs métropolitains soit interdite au Soir républicain - le journal, publié à Alger, dont Albert Camus était rédacteur en chef à l'époque-, par exemple. Le fait qu'à cet égard un journal dépend de l'humeur ou de la compétence d'un homme démontre mieux qu'autre chose le degré d'inconscience où nous sommes parvenus.

Un des bons préceptes d'une philosophie digne de ce nom est de ne jamais se répandre en lamentations inutiles en face d'un état de fait qui ne peut plus être évité. La question en France n'est plus aujourd'hui de savoir comment préserver les libertés de la presse. Elle est de chercher comment, en face de la suppression de ces libertés, un journaliste peut rester libre.

Le problème n'intéresse plus la collectivité. Il concerne l'individu.

Et justement ce qu'il nous plairait de définir ici, ce sont les conditions et les moyens par lesquels, au sein même de la guerre et de ses servitudes, la liberté peut être, non seulement préservée, mais encore manifestée. Ces moyens sont au nombre de quatre: la lucidité, le refus, l'ironie et l'obstination. La lucidité suppose la résistance aux entraînements de la haine et au culte de la fatalité. Dans le monde de notre expérience, il est certain que tout peut être évité. La guerre elle-même, qui est un phénomène humain, peut être à tous les moments évitée ou arrêtée par des moyens humains. Il suffit de connaître l'histoire des dernières années de la politique européenne pour être certains que la guerre, quelle qu'elle soit, a des causes évidentes. Cette vue claire des choses exclut la haine aveugle et le désespoir qui laisse faire.

Un journaliste libre, en 1939, ne désespère pas et lutte pour ce qu'il croit vrai comme si son action pouvait influer sur le cours des événements. Il ne publie rien qui puisse exciter à la haine ou provoquer le désespoir. Tout cela est en son pouvoir.

En face de la marée montante de la bêtise, il est nécessaire également d'opposer quelques refus. Toutes les contraintes du monde ne feront pas qu'un esprit un peu propre accepte d'être malhonnête. Or, et pour peu qu'on connaisse le mécanisme des informations, il est facile de s'assurer de l'authenticité d'une nouvelle. C'est à cela qu'un journaliste libre doit donner toute son attention. Car, s'il ne peut dire tout ce qu'il pense, il lui est possible de ne pas dire ce qu'il ne pense pas ou qu'il croit faux. Et c'est ainsi qu'un journal libre se mesure autant à ce qu'il dit qu'à ce qu'il ne dit pas. Cette liberté toute négative est, de loin, la plus importante de toutes, si l'on sait la maintenir. Car elle prépare l'avènement de la vraie liberté.

En conséquence, un journal indépendant donne l'origine de ses informations, aide le public à les évaluer, répudie le bourrage de crâne, supprime les invectives, pallie par des commentaires l'uniformisation des informations et, en bref, sert la vérité dans la mesure humaine de ses forces. Cette mesure, si relative qu'elle soit, lui permet du moins de refuser ce qu'aucune force au monde ne pourrait lui faire accepter : servir le mensonge.

Nous en venons ainsi à l'ironie. On peut poser en principe qu'un esprit qui a le goût et les moyens d'imposer la contrainte est imperméable à l'ironie. On ne voit pas Hitler, pour ne prendre qu'un exemple parmi d'autres, utiliser l'ironie socratique. Il reste donc que l'ironie demeure une arme sans précédent contre les trop puissants. Elle complète le refus en ce sens qu'elle permet, non plus de rejeter ce qui est faux, mais de dire souvent ce qui est vrai.

Un journaliste libre, en 1939, ne se fait pas trop d'illusions sur l'intelligence de ceux qui l'oppriment. Il est pessimiste en ce qui regarde l'homme. Une vérité énoncée sur un ton dogmatique est censurée neuf fois sur dix. La même vérité dite plaisamment ne l'est que cinq fois sur dix. Cette disposition figure assez exactement les possibilités de l'intelligence humaine. Elle explique également que des journaux français comme Le Merle ou Le Canard Enchaîné puissent publier régulièrement les courageux articles que l'on sait. Un journaliste libre, en 1939, est donc nécessairement ironique, encore que ce soit souvent à son corps défendant. Mais la vérité et la liberté sont des maîtresses exigeantes puisqu'elles ont peu d'amants.
Cette attitude d'esprit brièvement définie, il est évident qu'elle ne saurait se soutenir efficacement sans un minimum d'obstination. Bien des obstacles sont mis à la liberté d'expression. Ce ne sont pas les plus sévères qui peuvent décourager un esprit. Car les menaces, les suspensions, les poursuites obtiennent généralement en France l'effet contraire à celui qu'on se propose. Mais il faut convenir qu'il est des obstacles décourageants : la constance dans la sottise, la veulerie organisée, l'inintelligence agressive, et nous en passons.

Là est le grand obstacle dont il faut triompher. L'obstination est ici vertu cardinale. Par un paradoxe curieux mais évident, elle se met alors au service de l'objectivité et de la tolérance.

Voici donc un ensemble de règles pour préserver la liberté jusqu'au sein de la servitude. Et après?, dira-t-on. Après? Ne soyons pas trop pressés. Si seulement chaque Français voulait bien maintenir dans sa sphère tout ce qu'il croit vrai et juste, s'il voulait aider pour sa faible part au maintien de la liberté, résister à l'abandon et faire connaître sa volonté, alors et alors seulement cette guerre serait gagnée, au sens profond du mot.

Oui, c'est souvent à son corps défendant qu'un esprit libre de ce siècle fait sentir son ironie.

Que trouver de plaisant dans ce monde enflammé ? Mais la vertu de l'homme est de se maintenir en face de tout ce qui le nie. Personne ne veut recommencer dans vingt-cinq ans la double expérience de 1914 et de 1939. Il faut donc essayer une méthode encore toute nouvelle qui serait la justice et la générosité: Mais celles-ci ne s'expriment que dans des cœurs déjà libres et dans les esprits encore clairvoyants.

Former ces cœurs et ces esprits, les réveiller plutôt, c'est la tâche à la fois modeste et ambitieuse qui revient à l'homme indépendant. Il faut s'y tenir sans voir plus avant. L'histoire tiendra ou ne tiendra pas compte de ces efforts. Mais ils auront été faits.

Albert Camus

jeudi 8 janvier 2015

Les mesure de sécurité renforcées annoncées par Rémy Pflimlin ne rassurent personne.

Hier dans un communiqué interne adressé à l'ensemble des personnels (ci-après) Rémy Pflimlin écrivait: "Les mesures de sécurité ont immédiatement été renforcées au siège de France Télévisions...."

Qu'ont donc effectivement vu les salariés de France Télévisions et autres visiteurs, ce matin ? Deux ou trois agents de l'entreprise Sécuritas qui les accueillent d'habitude, vêtus de gilets pare-balle.

Cela n'a évidement rassuré personne, à commencer par les agents qui les portent... Ils ont plus peur qu'avant tout simplement parce qu'il n'ont aucune formation en la matière au cas où surviendrait une attaque du type de celle survenue à Charlie Hebdo et de toute façon ne sauraient  pas quoi faire!!!

Quant aux deux entrées au siège de France Télévisions, si deux policiers étaient bien ce matin, côté hôpital Georges Pompidou, côté tramway où le plus gros des arrivées a lieu, un seul des agents de Sécuritas est resté longtemps seul devant le sas, sans assistance particulière.

Je suis Charlie

 
La CGC France Télévisions tient à rendre hommage aux victimes de l'ignoble attentat qui a visé le magasine et tué douze personnes.