Snpca-Cgc

jeudi 26 juin 2014

Farandole de factures "monitoring, e-réputation, développement de sites, veille internet..." Bygmalion a visiblement fait le plein!

Dans son édition du 25 juin 2014, "Le Canard enchaîné" publie de nouvelles révélations sur "le système Bygmalion" (dixit).
 
Il s'agit plus là du volet politique....bien que le volet médiatique y soit également traité s'agissant notamment des "séances de média-training payées dispensées par des journalistes (une dizaine) issus de le télé ou de la radio à des politiques."

Et presque comme le dit la pub "Change pas d'chaîne Léon, y a les mêmes à France Télévisions": "monitoring, e-réputation, accompagnement stratégique, préparations en tous genres: dossiers, discours et éléments langages,  mise à jour et développement de site internet, mise en place dispositif veille internet,etc..." !!!!


Quasiment toutes ces prestations que détaille "Le Canard" s'agissant du groupe UMP visiblement bon et gros client de Bygmalion, se retrouvent à France Télévisions.
"Prestations qui après le départ de Carolis ont été évaluées et jugées nécessaires" c'est ce qu'à fait dire Pflimlin hier soir dans le JT de 20h où Pujadas évoquait quasiment pour la première fois de ce dossier brûlant dont parle pourtant l'ensemble des média depuis des semaines et dont le volet audiovisuel fait l'objet d'une instruction judiciaire menée par le juge Renaud Van Ruymbeke  suite à la plainte déposée par le SNPCA-CGC ayant déjà conduit à  4 mises en examen et  2 témoins assistés.

Prestations que le Canard avait fini par chiffrer pour France Télévisons dans ces contrats  passés avec Bygmalion à plusieurs centaines de milliers d'euros pour ne pas dire de millions d'euros...du genre de celles-ci (les montants des factures réglées à Bygmalion sont en TTC  évidemment):

"Réalisation de l'étude consacrée à l'image du groupe FTV en collaboration avec TNS Sofres" (juillet 2009 avant Pfimlin) - montant 43.056€.
et celle-ci "100 exemplaires reliés avec chemise à rabats (1 volet) du document de présentation Comité diversité avec son rapport de synthèse" - montant 5.860,40€

"Accompagnement stratégique de France Ô et Recherche de nouveaux programmes"  (mars 2011) - montant 5.980€.

Ou encore "accompagnement du Comité permanent de la diversité avec contribution à la rédaction et mise en forme du rapport, rédaction et mise en forme de sa synthèse avec mise à jour et amélioration du référencement du site dédié" - (3 factures de 11.960€ chacune pour 201-2011 et 2012 -dernière en date en janvier 2012) - montant total 35.880€ .

Ou bien aussi "Séminaire de formation" (janvier 2013) - montant 5.980€ 
mais également celle-là   "mise en œuvre de la statégie d'influence et élaboration de l'argumantaire pour demande de fréquence radio FM pour la direction radio" (d'avril 2011) - montant  17.940,00€....et la liste est longue.


Que dire également de ces deux factures, l'une d'un montant de 43.056€ de juin 2013 (pour courriers et mails 1er et 2ème trimestre) et l'autre montant de 21.528€ 21.528€ de septembre 2013 (pour courriers et mails 3ème trimestre) !!!?? 

Pour la petite histoire, les "très nombreux" courriers adressés au pédégé de FTV qui nécessitaient des réponses "chères et pointues" sont en moyenne au nombre de soixante par mois (tout au plus) et chaque réponse est facturée depuis fin 2013 par la boite qui a remplacé celle de Millot, à un coût estimé de 6,60 € la réponse, soit 400€/mois  !!!!!!!

Chacun constatera l'analogie de certains montants comme s'il y avait des "barèmes"...par exemple la "réalisation de l'étude consacrée à l'image du groupe FTV en collaboration avec TNS Sofres" et celle pour "les courriers et mails 1er et 2ème trimestre 2013" sont d'un montant strictement identique : 43.056€. 

Tout ça sans compter les centaines de milliers d'euros dépensés en "e-reputation et accompagnement stratégique" qu'il s’agisse de FTV et de FTP...



Pour ne prendre que l'année 2011 donc en plein sous Rémy Pflimlin:

France Télévisions verse à Bygmalion son "accompagnement stratégique" (5.980€) et sa "e-repuation" tous les mois 8.970€, 12/12 mois un montant de 113.620€  

et France Télévisions Publicité 11.960€ (même montant que les factures Comité diversité !),12/12 mois pour un "accompagnement stratégique".
Ce que révèle le palmipède dans son encart "Tous à la big soupe!" sur ces fameuses séances de médiatraining (appelés aussi ménages) pourrait presque paraître anecdotique: "Côté journalistes, la plupart issus de la télé ou de la radio, sont de bonnes connaissances de Bastien Millot, chroniqueur à Europe 1 jusqu'en mars dernier. 
La mission que leur sous-traitait ce dernier: entraîner des hommes politiques (souvent des députés) à bien s'exprimer devant les caméras. 
Ces séances de médiatraining étaient généralement payées (fort cher) par la questure de l'Assemblée est effectuée dans les locaux de Bygmalion ou du Palais-Bourbon..."

Que des "prestations évaluées et jugées nécessaires" qui si elles avaient été stoppées auraient mis en péril l'entreprise"....enfin puisqu'on vous le dit !!!!!

mardi 24 juin 2014

Forfait jour ou 39 heures?

Forfait jours ou 39h00 ?

Vous êtes éligibles au forfait jours ? Bravo. Votre personnalité, votre volonté, votre mode de vie,
vos choix professionnels ont fait de vous un cadre. Vous êtes autonome dans l’organisation de votre travail, ou la nature de votre emploi ne permet pas de prédéterminer une durée du temps de travail.
PTA ou Journalistes, vous pouvez signer un avenant à votre contrat de travail. Une convention de forfait en jours d’une durée de 2 ans.

Mais avant de vous décider, il vous faut connaître un certain nombre d’éléments.

Est-ce une obligation ?
 
Non ce n’en est pas une. L’absence de réponse ne vaut pas acceptation. Tout dépend de la culture d’entreprise et du collectif de travail.
Donc, Mesdames et Messieurs les RH ou Chefs de service, pas de pression ou pire de harcèlement moral.

Le projet d’entreprise :
 
Quel est le projet industriel ? Quel est le projet « rédactionnel » ?
Pour les journalistes, s’agit-il de fournir de l’information aux téléspectateurs ? S’agit-il de fournir un, deux sujets par jour pour le Prémium et les nouveaux médias ?
 
Prudence :
 
Tout d’abord, il faut bien se connaître.
La notion d’autonomie ne va pas sans son corollaire, la confiance. Elle doit être partagée tant par l’employeur que par les salariés.

Il faut analyser le nombre d’heures supplémentaires déjà réalisées pour savoir si cela vaut le coup de passer au forfait jours (+3% et X jours de congés en plus), ou s’il est préférable d’attendre et d’essayer les 39h00 (si on a des doutes).

Les auto-déclaratifs :
 
Qu’ils soient en version papier ou en version numérique, il faudra tout noter pour pouvoir analyser le temps de travail réellement effectué et si il peut y avoir des abus ou pas.

C’est aussi le bon moyen de constater si vous êtes bien Gagnant/Gagnant. Vous signez la convention de forfait en jours pour deux ans, et deux ans quand on s’estime lésé, c’est très long.

La CGC est favorable au forfait en jours, mais avec des réserves :

La prise de conscience par les cadres de la dangerosité du stress dans leur activité est très imparfaite. Attention à ne pas minimiser ses effets.

L’équilibre entre vie professionnelle et vie privée pour nous est très important. La réussite de cet exercice constitue un des critères clé d’une carrière épanouie.

Le SNPCA-CGC propose :
• un temps de repos quotidien obligatoire de 13 heures consécutives au lieu de 11 heures actuellement.
• que le repos hebdomadaire de deux journées consécutives soit sanctuarisé.
• une rémunération équitable pour les salariés qui choisiront le forfait en jours. En effet, 3% d’augmentation, et 204 jours travaillés pour les PTA ou 197 jours travaillés pour les journalistes, est-ce bien raisonnable ?
 
A vous de savoir si les 3% de hausse de salaire méritent ou pas votre attention ou d’être renégociés.

Bonne détermination.



Ci dessous, un article relatif à un jugement en Cassation concernant le forfait jour:


La Cour de cassation annule de nouveau des conventions de forfait en jours qui n’assurent pas la protection de la sécurité et de la santé des salariés.  
Reprenant l’argumentation qu’elle développe depuis l’arrêt du 31 janvier 2012 (v. nos actualités des 13/02/2012 et 28/05/2014 : Forfait jours : la chimie épinglée ! et Forfait en jours : au tour des experts-comptables !) sur la protection de la sécurité et de la santé du salarié, la Haute juridiction a annulé le 11 juin 2014 une convention de forfait en jours conclue dans le cadre d’un accord d’entreprise qui relevait de la convention collective nationale des entreprises de bâtiment et des travaux publics.
Pour la Haute juridiction, ni les dispositions de l’accord national sur la durée du travail dans les entreprises de bâtiment et des travaux publics, ni les stipulations de l’accord d’entreprise qui prévoient seulement qu’il appartient aux salariés de tenir compte des limites journalières et hebdomadaires, et en cas de circonstances particulières d’en référer à leur hiérarchie de rattachement, ne permettent de garantir que l’amplitude et la charge de travail restent raisonnables et d’assurer une bonne répartition, dans le temps, du travail du salarié. Il en résulte que ces stipulations ne sont pas de nature à assurer la protection de la sécurité et de la santé du salarié, et que la convention de forfait en jours doit être considérée comme nulle.

Pour en savoir plus, v. Liaisons soc. 19 juin 2014, bref n° 16613.
Sur le forfait annuel en jours, v. Le Lamy social 2014, n° 3295 et s. et Le Lamy Temps de travail, n° 365-55 et s.