Snpca-Cgc

mercredi 20 décembre 2017

Pôle outre-mer : Des mensonges en guise de cadeaux de Noël !

L'info est tombée oralement lundi soir en réunion de négociation au siège de France Télévisions sur la réorganisation à venir des nouvelles IRP (instances représentatives des personnels) que la direction voudrait mettre en place en 2018.

La direction de FTV propose de casser le CE-Siège actuel en deux partie et de remettre l'établissement de Malakoff à part. En d’autres termes, redonner une forme d’autonomie aux équipes de France Ô dans le cadre de la création d’une 10ième station ; un projet farouchement contesté par une grande majorité des salariés de Malakoff.

Ce qui induirait de facto le retour à la position ante avec des élus à part, une instance à part, des activités sociales à part, une cantine à part, etc…Un peu comme si les ultramarins de Malakoff étaient mis de côté !

Ce serait quasiment comme avant, chante France Télés…Taratata ! Les moyens financiers fondront évidemment alors comme neige au soleil ! Fini les voyages, les locations vacances, les sorties enfants, les tarifs préférentiels…et sans doute à moyen terme la fin des avantages CI-ORTF pour les salariés de Malakoff.

Que dire de la grosse galère pour l'équipe qui devrait gérer cette instance tant les moyens humains dévolus seront eux-aussi réduits !

Conséquences aussi désastreuses pour les autres salariés du périmètre Siège (France 2, France 3 national, France 4 et France 5) ! En effet, si Malakoff fait bande à part, c'est une partie des moyens du CE-Siège qui sera alors rabotée, ayant irrémédiablement des conséquences sur les activités sociales : à commencer par une augmentation des prix et/ou une diminution des prestations (l'équipe du CE-Siège n'aurait plus alors la même ampleur et la même force pour négocier des prix avec les prestataires extérieurs nonobstant le fait que les effectifs sont appelés à diminuer dans le cadre de la politique menée par la direction de suppressions de postes et d'ETP !

Mais le plus important : c'est le signal CATASTROPHIQUE qui est envoyé aux salariés de Malakoff et des stations des 1ères : en sortant Malakoff du CE-Siège, la direction de France Télévisions s'apprêterait à redonner "l'indépendance" au pôle outre-mer (ex-RFO) et ainsi couper le lien qui unit ce pôle avec le reste de France télévisions.

Au moment où le gouvernement réfléchit à un grand pôle audiovisuel français commun entre France Télévisions, Radio France et l’INA entre-autre, FTV s'apprêterait à se séparer des télés et radios publiques d’outremer !

Dès lors, comment imaginer une seule seconde que les dirigeants de cette structure "indépendante" (ex-RFO) auront les moyens de négocier des moyens financiers, humains, techniques, stratégiques avec l’État pour le bon déroulement des missions de service public TV, radio et numérique face à un mastodonte qui LUI sera LE GRAND SERVICE PUBLIC DE L’AUDIOVISUEL FRANÇAIS ?...

Ce serait alors la mort annoncée de nos antennes locales au profit du SEUL secteur privé...

Est-il certain comme le disent et le pensent certains que "Les Outre-mer, c'est compliqué" ?...

Évidemment non. La République n’est-elle pas UNE et INDIVISIBLE ?

"Les Outre-mer restent encore pour beaucoup des poids pour la République et non des richesses. Pourquoi la France est-elle la deuxième puissance maritime au monde ? Grâce à ses collectivités et territoires ultramarins ! Avec quel pays la France partage-t-elle sa plus grande frontière ? Non, Madame Michu ! Pas l’Allemagne ! Mais le Brésil grâce à la Guyane !...

Toutes celles et ceux qui se réjouissent aujourd'hui en interne à Malakoff comme outremer de ce retour tant fantasmé à « l'indépendance de pôle outre-mer » et du retour à « ex-RFO » crieront demain à l'injustice et au scandale si l’État abandonne le service public de l'audiovisuel outre-mer !

Les salariés du pôle outre-mer sont loin d'être parfaitement heureux au sein du groupe France Télévisions tant les directions successives de FTV n'ont pas encore pris la mesure de la richesse des stations d'Outre-mer et de France Ô et de leur intérêt stratégique commun dans le développement de France Télévisions à travers le monde ! Pourtant en dehors du groupe FTV, la CGC est formelle : point de salut pour les 1ères et France Ô !!! Au contraire, ce serait bien là notre arrêt de mort…

Ainsi, à quelques jours de Noël, la direction du groupe et celle du pôle outre-mer sont en passe de faire un "très mauvais cadeau aux salariés : la partition de France Télévisions. Ainsi Delphine Ernotte pourrait-elle enfin afficher à la tutelle combien elle a fait des économies et réduit les effectifs en ETP/groupe : - 1600 personnes !!!

Cerise sur le gâteau, elle s’apprêterait à faire en sorte qu'une partie des missions actuelles de l’entreprise puissent être offertes au secteur privé qui se développe dans nos territoires ultramarins…

Combien de couleuvres faudra-t-il de la direction, notamment de celui qui est en charge du Pôle outre-mer ?

Walles KOTRA, qui s'est adressé par courrier aux salariés du pôle outre-mer le 5 décembre dernier puis directement aux salariés de l’établissement de Malakoff en présence des directeurs régionaux, le 12 décembre, a cherché à faire croire que France Ô était belle et bien sauvée, contrairement aux rumeurs qui enflaient dans les médias et que le pôle outre-mer serait renforcé au sein du groupe.

C’est bien en définitive tout le contraire qui est en train de se produire !

Les élus d'outre-mer et de Malakoff s'en sont bien rendus comptes les 13 et 14 décembre lors du dernier CCE de l’année quand ils ont découvert que la HD ne serait plus déployée outre-mer contrairement à ce qu’avait annoncé et affirmé Delphine Ernotte, le 23 mars dernier, lors d’un CCE précédent. (cf. 121 et 122 du PV de ce jour !)

Un CCE au cours duquel les élus ont découvert que l'avenir de France Ô ne serait plus sur la TNT comme promis par M. Walles KOTRA devant les salariés mais renvoyé à une hypothétique diffusion sur le numérique. N’a-t-il pas reconnu officiellement que "le canal 19 de la TNT n'était plus une priorité pour lui" ?!

Que dire des racontars encore et toujours de la direction de FTV et du pôle outre-mer - direction et DRH - qui avaient promis juré craché qu'ils avaient bien entendus les élus des instances et qu’ils avaient revu leur copie concernant la création d’une dixième station ?

Oui, ils avaient affirmés que l’établissement de Malakoff ne sortirait pas du périmètre du CE-Siège et que la restructuration du Pôle Outre-mer n’aurait pas de conséquence sur l’avenir des 1eres au sein de FTV !

Comment croire encore en nos dirigeants après un tel enfumage et un tel mépris de la parole donné ?

Pour le SNPCA-CGC, c'est la goutte qui fait déborder le vase. La coupe est effectivement pleine ! La période des fêtes de fin d’année passée, il y a fort à penser que la rentrée de janvier soit assez tempétueuse !

samedi 16 décembre 2017

Tribune des personnels de la Direction des Sports

"Va y avoir du sport" à France Télévisions …ou plutôt, il devrait y en avoir de moins en moins ! Découvrez la tribune des salariés qui en appellent aux autorités supérieures du pays.


Certes le JO 2024 sont dans 7 ans - c'est encore loin - mais pour les droits de diffusion TV, tout va se jouer maintenant.

Pour la première fois, les chaînes ne vont pas négocier avec le CIO mais avec Discovery qui possède les droits télé, Internet et mobile des JO de 2018 à 2024, achetés il y a deux ans pour 1,3 milliard d'euros.

Le fait que France Televisions diffuseur historique, puisse ne pas candidater, fausse évidemment le jeu. Chacun dès lors comprend bien la prudence mais aussi l’inquiétude du PDG de TF1 (s’agissant plus précisément du montant) d’y aller seul !

Il n’y a évidemment pas que lui qui se pose des questions.
« Sport et Société » vient en effet, de publier sur son site ce 13 décembre, la « Tribune des salariés de la Direction des Sports de France Télévisions ».

Kevin Bernard le journaliste dans son chapeau de présentation évoque, non seulement la motion de défiance contre Delphine Ernotte mais aussi et surtout le contexte qui a conduit cette tribune "rassemblant largement les journalistes et les personnels techniques et administratifs d’un service qui, aujourd’hui, se retrouve sous la menace d’une réduction des investissements.

Le projet de budget 2018  prévoit en effet une baisse de 10% de la part consacrée aux sports sur France Télévisions, soit 180 millions d’euros envisagés contre 200 millions sur l’année écoulée. Cette baisse drastique, qui pourrait s’entendre par un allégement du catalogue des événements sportifs du groupe audiovisuel public et par un impact sur l’emploi, est de nature à avoir de lourdes répercussions en ce qui concerne l’ambition de diffusion des rendez-vous sportifs, à commencer par la perspective des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.

A ce jour en effet, aucune certitude n’est établie quant à l’intérêt de France Télévisions de se porter candidat à la diffusion de cet événement majeur pour l’Hexagone, cent ans après les derniers Jeux d’été organisés dans la patrie du Baron Pierre de Coubertin."

Le blog Snpca-cfe-cgc vous propose de découvrir cette tribune
______________________________

Tribune des salariés de la Direction des Sports de France Télévisions

Pour la première fois, un doute sérieux plane sur la capacité ou la volonté de la télévision publique française de diffuser les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2022 à Pékin et 2024 à Paris. Cela entrainerait sa disparition du paysage olympique pour la prochaine décennie. Ce doute est nourri par un contexte où la Présidence de France Télévisions ne fait plus du sport une priorité, tente de revendre une grande partie de son catalogue de droits sportifs et s’apprête à faire payer à la Direction des Sports l’essentiel des 50 millions d’euros d’économies demandées par l’État.

Nous parlons de cela cinquante ans presque jour pour jour après la première diffusion télévisée en couleur, en direct et en mondiovision, d’un événement : la cérémonie d’ouverture des Jeux de Grenoble en 1968. 

Au-delà du constat, ce risque de retrait de France Télévisions de l’Olympisme pose une série de questions. Il remet également en cause quelques principes qui fondent notre démocratie, le mouvement olympique et sa nouvelle trajectoire.

Alors que le pays s’apprête à accueillir les jeux du centenaire, nous pensons que le débat dépasse largement le cadre même de France Télévisions, ses dirigeants et ses salariés mais relève d’un enjeu national. Les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 en France promettent de porter avec eux des évolutions, des opportunités, des investissements importants, dans le sport bien sûr, mais aussi dans l’éducation, la santé, les télécommunications, l’emploi. L’audiovisuel fait-il partie de ce champ public et peut-il en être exclu ?
Dans le pacte que le Comité International Olympique vient de signer avec la France, est-il envisageable que le groupe audiovisuel majeur du pays ne soit pas le partenaire, le témoin et le forum de ce contrat ?
À l’heure où le pays s’apprête à investir au moins 3,5 milliards d’euros dans les infrastructures des Jeux Olympiques en France, est-il raisonnable d’envisager que le contribuable, qui financera une part importante de ce projet, ne soit pas garanti d’avoir un accès libre, gratuit et complet à cet événement historique, et ne pas garantir la même réciprocité aux sports qui seront représentés en 2024 ? D’autant que, loin d’être hégémonique, France Télévisions a toujours su nouer des partenariats public/privé pour amortir ses coûts et offrir une diversité de choix au public.
Alors que les Jeux doivent être un accélérateur de prise de conscience et d’évolutions sociétales, un promoteur des nouvelles politiques d’inclusion, qui d’autre que France Télévisions peut offrir autant de visibilité aux sports paralympiques ? Qui peut assurer autant d’heures de diffusion aux Jeux quelque soit leur fuseau horaire ?
Devant nous s’annoncent à moyen terme de nouveaux bouleversements technologiques et les Jeux en seront comme toujours la rampe de lancement. Qui d’autre que France Télévisions peut assumer le rôle de plateforme de partage avec les pays émergents et en voie de développement ?
Face à des enjeux qui dépassent largement le cadre du sport, est-il souhaitable de se passer du groupe audiovisuel public qui, par la variété de ses canaux, son expertise et ses rédactions, est le seul capable de présenter tous les aspects d’un projet tel que l’organisation des Jeux dans un pays ? Qui d’autre qu’un groupe audiovisuel public peut offrir la garantie d’organiser le débat, toujours passionné autour des Jeux, de manière indépendante de toute pression ?
En dehors de France Télévisions, de sa mission de service public, de ses multiples antennes, de ses solutions numériques puissantes, qui peut assurer une couverture plus large des Jeux de jour, comme de nuit, offrir une visibilité de cette ampleur à tous les sports et pas seulement aux plus « rentables » en termes d’audience ? Qui d’autre peut être le partenaire de tous les médias des 270 millions de francophones dans le monde ?
Si à Los Angeles, et son projet entièrement privé, la question ne se pose pas en ces termes, en France, l’objectif assigné à ces Jeux de 2024 est clairement de servir de modèle inspirant pour d’autres villes et d’autres pays. Devrait-on comprendre qu’un désengagement de la télévision publique, partenaire historique du CIO, serait alors inclus dans ce nouveau modèle présenté au monde olympique ?
Parlons franchement, que représentent 50 millions d’euros de 2018 sur les quelques 20 milliards de budget cumulé de France Télévisions d’ici 2024 et au regard des investissements de long terme que consent la nation ? La chasse aveugle aux coûts doit-elle se transformer en mise à l’écart pour les dix ans qui viennent d’un partenaire historique du mouvement olympique ? Cette intention affichée, si elle devait se transformer en décision ou en défaite serait-elle bien proportionnée et finalement crédible ?
Chacun répondra à ces questions selon son analyse et sa sensibilité.

Il n’est pas question ici de prétendre qu’il faut dépenser sans compter, ni céder au chantage de prix exorbitants. Pour notre part, nous pensons que le défi historique d’organiser les Jeux du centenaire à Paris doit prévaloir sur des considérations saisonnières, il nécessite une vision à long terme. Un tel dossier, avec ses enjeux, ne peut se balayer d’un revers de manche par quelques indiscrétions dans la presse.

France Télévisions est le témoin de l’histoire contemporaine de la France et du monde, c’est sa mission première, sa raison d’être. Les Jeux Olympiques et Paralympiques en font pleinement partie. Raconter, faire découvrir et partager, au fil du temps l’aventure de jeunes femmes et hommes de tous horizons lancés dans l’aventure olympique, témoigner de la transformation physique, technologique et sociétale d’un territoire lancé dans le défi olympique – pas seulement pendant une quinzaine estivale – c’est pleinement cela la mission actuelle de France Télévisions et pour l’avenir.

Les salariés de France Télévisions et ceux de la Direction des Sports en particuliers, sont viscéralement attachés à leur mission olympique, et le prouvent tous les deux ans. Pour toutes ces raisons qui nous semblent fondées, nous n’imaginons pas que la télévision publique de la France puisse manquer ce rendez-vous et, pour la première fois, tourner le dos à son histoire. 


Nous en appelons donc aux autorités supérieures du pays et de l’olympisme pour que l’intérêt général, les valeurs portées par le mouvement olympique et finalement la raison l’emportent. La génération 2024 mérite que son histoire soit contée.

mercredi 13 décembre 2017

Déclaration liminaire des élus SNPCA-CGC au CCE de France Télévisions des 13 & 14 décembre 2017


Le résultat est tombé hier soir: quasiment 84 % des journalistes des rédactions nationales de France Télévisions (France 2, France 3, France Info, FranceInfo.fr, Thalassa/Faut Pas rêver, Les Sports) ont exprimé leur défiance à l'égard de Delphine Ernotte.

Avant même ce résultat, dès lundi soir 19h, vous avez adressé un message à l’ensemble des salariés indiquant poursuivre coûte que coûte votre vision des choses sans prendre en compte l’expression de ceux qui sont au cœur des missions historiques de la télévision publique.

En d’autres termes : « J’ai un cap et je n’en dévierai pas. Je détiens la vérité…c’est comme ça et pas autrement »

Qu’entendons-nous dans ce message au personnel ? Hors numérique point de salut ! Hors « Franceinfo: » point de salut non plus !
Surtout pas un mot des 1eres, les régions de France 3, de France 5 et encore moins de France Ô et France 4 qui font l’objet depuis des semaines des spéculations les plus folles.

Quel soutien de votre part pour tous ceux qui œuvrent pour toutes ces identités dans lesquelles se reconnaissent les téléspectateurs-citoyens de la télévision publique ?

Le numérique et la modernité sociétale ont bon dos pour réduire le périmètre de l’audiovisuel publique ! Pourtant votre directeur financier déclarait au dernier CE du Siège devant les élus « Le numérique ça fait moderne mais ce ne peut pas être le relai de ce que nous faisons…cela rapporte des clopinettes et il faut au bas mot attendre 10 ou 15 ans avant qu’il soit rentable !»

Le plan d’économie que vous assénez sans concertation aucune, frappe durement l’ensemble du groupe France Télévisions.

Concrètement, il est maintenant question de
-      supprimer 180 postes dont 30 à l’info,
-      se séparer d’une partie importante du catalogue de droits accumulés toutes ces années  par la Direction des sports – dont on nous a dit également en CE-Siège qu’elle n’était plus une priorité pour France Télévisions.
-      L’avenir de France Ô chaque jour un peu plus flou.
-      La suppression des locales de France 3 en région,
-      la poursuite de la suppression d’émissions emblématiques comme le 13h15, 19h le dimanche, le Soir 3 (d’abord le week-end) en attendant celui de la semaine,
-      la vente les droits des coupes de France de la ligue,
-      le possible abandon des JO voire d’autres évènements sportifs emblématiques.

Bref un plan d’ampleur qui n’aurait soi-disant qu’une seule et unique origine : les fameux 50 millions d’euros d’économies imposés par le gouvernement que vous n’avez cessé de contester. Un argument de communication de la présidence qui imaginait embarquer avec elle tout France Télés. Bien, Tel n’est pas le cas.

Ainsi, moins de 2% d’économies sur l’ensemble du budget de France Télévisions nécessiteraient de se séparer d’une partie des bijoux de familles, de réduire le nombre de sujets du 20h et bien sûr de toujours plus externaliser la production des magazines d’info et d’investigation, de préparer le démantèlement de la Direction des sports, d’amener France Ô sur la voie de décélération, entre autres…

Le problème comme nous l’avons dit par ailleurs, c’est que cette présentation de la situation économique est biaisée.

La question reste posée : comment peut-on annoncer le rétablissement de la situation financière de l’entreprise en 2017 à raison d’environ 100 millions d’euros d’économies par an  et plastronner encore que l’entreprise est revenue à l’équilibre pour se dire  par ailleurs, fragilisé par 50 millions d’euros d’économies au point de devoir tailler dans ses missions premières, son cœur de métier, la culture de son savoir-faire, son patrimoine historique ?

Que dire également de cette politique outrancière qui ne vise à s’adresser qu’aux jeunes et à abandonner les plus de 50 ans, tant chez les téléspectateurs que dans l’entreprise elle-même ?!?...

Personne ne peut déclarer qu’il faille « gagner en cohésion et en solidarité » et faire exactement le contraire ! Diviser pour mieux régner et asphyxier nos moyens de production !

Si certains médias reprennent ce discours en cœur, soyez certains que l’immense majorité des salariés de France Télévisions n’en sont pas dupes car ils savent ce qu’ils valent, ils connaissent leur carrière professionnelle.

Votre jusqu’auboutisme, ignorant de ce qu’est l’audiovisuel public avec toute son histoire par rapport aux citoyens français, les salariés de toute l’entreprise l’ont maintenant bien identifié. Ils savent que cette direction ne leur apportera plus de réponse car ils ont vécu l’expérience de la réponse du matin qui n’est plus celle de la veille. Ils savent que ces économies coûtent de l’argent public mais aussi des carrières professionnelles et des vies privées. Ils savent maintenant qu’elles frappent d’abord et toujours ceux qui fabriquent la télévision publique.

Comme souvent dans les temps de grande confusion, le politique est tenté de reprendre la barre et le Président de la République s’est exprimé dans des termes extrêmement sévères concernant France Télévisions et sa gestion catastrophique  mais pas contre celles et ceux  qui travaillent souvent dans des conditions de plus en plus dégradées (Et pas pour des salaires 120 000€/an et plus, eux). Quand il évoque les problèmes de gouvernance et de gaspillage, il faut reconnaitre que nous ne vivons pas autre chose au quotidien.

Quant aux choix stratégiques pour l’audiovisuel public, si les salariés ne sont pas dupes du jeu d’échec qui se joue entre ses dirigeants et le gouvernement, ils n’en ont pas moins ras-le-bol de toutes ces déclarations intempestives qui tombent à l’eau et ne reflètent en rien ce que doit être la télé publique !

Une conclusion s’impose. L’Histoire nous appris qu’aucun chef ne peut mener et encore moins gagner une bataille sans la confiance de ses troupes et encore moins avec des soldats qui se considèrent trahis.

Dans un tel contexte et après un tel désaveu, à chacun d’en tirer les conséquences et de prendre ses responsabilités. Nous avons pris les nôtres et nous continuerons à les prendre.



Paris, le 13 décembre 2017

lundi 11 décembre 2017

La défiance sera bien votée mardi 12 décembre contre Ernotte seule!

L’Assemblée Générale (à l’initiative de la Société des journalistes (SDJ) de France 2 qui a aussi regroupé celles de France 3, de la chaîne Franceinfo: et du site Francetv.info) qui vient de se tenir à France Télévisions ce lundi 11 décembre à 15h s’est clairement prononcée.

A une très large majorité (73% des voix environ) les personnels réunis au Siège de France Télévisions ont adopté le principe d’une UNIQUE MOTION DE DÉFIANCE contre Delphine Ernotte.

Peu de temps avant suite à une ultime rencontre avec l’intéressée qui avait semble-t-il eu lieu ce lundi matin, la SDJ de France 3  s’était préalablement prononcée pour le principe d’une « double motion »  visant Delphine Ernotte et la Direction de l’Info (donc Yannick Letranchant et Pascal Doucet-Bon).

Fort de cette décision, cette éventualité a donc été proposée à l’Assemblée Générale globale,  appelée à plusieurs votes: un contre Delphine Ernotte seule et un autre aussi contre elle avec le tandem précité.

Après des échanges riches et nourris, une large majorité craignant que le vote contre les deux responsables de l’info ne soit qu’un ultime fusible permettant à Delphine Ernotte de passer in extremis à travers les gouttes,  les personnels se sont donc prononcés  pour une UNIQUE MOTION DE DÉFIANCE contre Delphine Ernotte à hauteur de 73% contre 27% qui voulait voir les trois sanctionnés.

Voici le texte qui sera soumis au vote le mardi 12 décembre 2017, de 9h à 19h :

« Faites-vous confiance à Delphine Ernotte Cunci pour préserver la qualité et les moyens de l’information sur France Télévisions ? » 


Paris, le 11 décembre 2017

mercredi 6 décembre 2017

Communiqué du SNPCA-CFE-CGC suite à la décison du TGI de Paris.

mercredi 6 décembre 2017
Communiqué du SNPCA-CFE-CGC suite à la décison du TGI de Paris.

Suite à un ou deux articles publiés concernant la citation directe déposée l’an dernier  par le syndicat SNPCA-CGC, qui poursuivait Delphine Ernotte pour favoritisme et recel de prise illégale d'intérêts en lien avec la Fondation des Femmes, ainsi que Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des Femmes, Stéphane Sitbon-Gomez, directeur de cabinet de la présidente de France Télévisions et le producteur Maxime Ruszniewski, administrateur de la Fondation des Femmes, où le syndicat aurait été « débouté » par la 11ème chambre du tribunal correctionnel de Paris, ce dernier ne fera pour l’heure d’autre commentaires que ceux contenus dans le communiqué ci-après :

« Le SNPCA-CFE-CGC a pu prendre connaissance de la décision qui a été rendue dans l’affaire concernant le financement de l’association de préfiguration de la Fondation des femmes par France télévisions. 

Au regard des déclarations intempestives faites par l’un des prévenus sur Twitter et dans la presse, il nous paraît utile de préciser que le Tribunal Correctionnel de Paris s’est seulement prononcé sur les questions de procédure qui se posaient. 

Le bien-fondé de notre action n’est pas jugé, à ce stade. 

Loin d’être terminée, cette affaire est donc destinée à prospérer dans les semaines qui viennent, d’autant plus au regard des nouveaux éléments qui ont été découverts depuis la délivrance de notre citation en justice. »

Déclaration liminaire de la majorité des élus au CE Siège



Déclaration liminaire de la majorité des élus au CE Siège


Info, Sports, France O, France 4, le plan d’économie frappe durement le périmètre du siège de France Télévisions.

Concrètement, il est maintenant question de supprimer 180 postes, dont 30 à l’info, de se séparer d’une partie importante du catalogue de droits de la Direction des sports. L’avenir de France O semble chaque jour un peu plus flou. Depuis dimanche et son traditionnel JDD, on sait maintenant, qu’il s’agit en plus de supprimer des émissions : le 13h15, 19h le dimanche, le Soir 3 (d’abord le week-end) en attendant celui de la semaine, de vendre les droits des coupes de France de la ligue, d’abandonner les JO etc. Bref un plan d’ampleur qui n’aurait qu’une seule et unique origine les fameux 50 millions d’euros d’économies imposés par le gouvernement.

Un argument de communication de la présidence qui voudrait embarquer avec elle tout France Télé. Seulement voilà, les AG ont cela de bien c’est qu’il en sort, dans les échanges, la réalité du terrain. Dans les deux assemblées successives qui se sont tenues avec la Rédaction de France 2, censé être « la mieux servie », on découvre que comme à la rédaction de France 3 on est déjà à l’os.

Et pour cause, la commission emploi et formation a eu la confirmation la semaine dernière que ce sont 100 postes qui ont déjà été ponctionnés en 2016 sur le dos de l’info.

Ainsi moins de 2% d’économies sur l’ensemble du budget de France Télé nécessiteraient de se séparer d’une partie des bijoux de familles, de réduire le nombre de sujets du 20h et bien sûr de toujours plus externaliser la production des magazines d’info et d’investigation, de préparer le démantèlement de la Direction des sports, d’amener France O sur la voie de décélération, entre autres.

Le problème c’est que comme nous l’avons dit par ailleurs, cette présentation de la situation économique est biaisée. La question reste posée : comment peut-on annoncer le rétablissement de la situation financière de l’entreprise en 2017, à raison d’environ 100 millions d’euros d’économies par an, comment peut-on annoncer que l’entreprise est revenue à l’équilibre et par ailleurs se dire fragiliser par 50 millions d’euros d’économies au point de devoir tailler dans ses missions premières, son cœur de métier, la culture de son savoir-faire, son patrimoine historique ?

Cette incohérence, les salariés du siège et de toute l’entreprise l’ont maintenant bien identifiée. Ils savent que cette Direction ne leur apportera plus de réponse car ils ont vécu l’expérience de la réponse du matin qui n’est plus celle de la veille. Ils savent que ces économies coûtent de l’argent. Ils savent maintenant qu’elles frappent d’abord et toujours ceux qui fabriquent la télé.

Comme souvent dans les temps de grande confusion, le politique est tenté de reprendre la barre et le Président de la République s’est exprimé dans des termes extrêmement sévères et injustes envers tous les salariés de France Télévisions qui travaillent et souvent dans des conditions de plus en plus dégradées (Et pas pour des salaires de plus de 120 000€/an). Mais quand il parle de mauvaise gestion et de gaspillage, il faut reconnaitre que nous ne vivons pas autre chose au quotidien. Quant au mode de désignation des présidents, on voit aujourd’hui à quoi aboutissent l’opacité et le réseautage.

Une partie des salariés, les journalistes des rédactions du siège, se prononceront mardi prochain, sur le crédit qu’ils accordent encore à la personne qui tient les ciseaux. Elle-même qui réunit au crépuscule, des syndicats pour les « rassurer ». Le chloroforme a des effets, ils sont scientifiquement prouvés mais uniquement si on est assez près pour le respirer.

Paris, le 6 décembre 2017