Snpca-Cgc

mardi 11 juillet 2017

Quel avenir pour l’entreprise et ses salariés ?

Présentée comme une réforme phare de son quinquennat par le Président de la République, la refonte du code du travail suscite l’inquiétude d’une grande partie de la population.

Avec l’Exécutif, nous partageons l’objectif prioritaire d’améliorer l’emploi. A cette fin, la CFE-CGC, considérant que la compétitivité des entreprises passe aussi par un dialogue social équilibré, n’a pas hésité à accepter la méthode en même temps que l’objectif. Nous nous sommes engagés avec confiance dans la phase « inédite » de concertation bilatérale sans remettre en cause le principe d’une loi prise in fine par ordonnances, marquant ainsi notre volonté de contribuer à faire du texte final un projet positif pour l’économie et la société.

Fidèle à son engagement, la CFE-CGC a fait des propositions pour ouvrir le champ de la discussion. Hélas, force est de constater, à l’issue de la quatrième rencontre, que le gouvernement reste sourd aux remarques, critiques et propositions que la CFE-CGC porte au sujet des différents éléments de la concertation. Nous sommes cordialement reçus, poliment écoutés mais absolument pas entendus. Il appart, à ce stade, que le projet de l’Exécutif est de reprendre un grand nombre des dispositions abandonnées, parce que trop clivantes, des lois Rebsamen et El Khomri. Et de les amplifier encore.
Plus inquiétant, nos interlocuteurs peinent à nous démontrer l’impact réel de ces réformes sur l’emploi. Au contraire, la CFE-CGC redoute que des dispositions nouvelles de précarisation du travail introduites par la future loi ne gradent un peu plus la situation de l’emploi et de l’économie.

Nous espérions d’un gouvernement porté par une telle attente de changement un projet plus juste et plus équilibré : une vision moderne de l’entreprise, cette cellule fondamentale de l’économie qui ne doit plus être considérée sous l’angle exclusif de ses actionnaires. Nous attendions une nouvelle définition de son rôle, de sa gouvernance et de son capital. 

Un projet faisant de l’entreprise un bien commun. Nous voulons partager une vision sociale et moderne de l’entreprise et on nous présente un énième projet libéral de dérégulation.

A ce stade, rien de nouveau : des attaques classiques contre les corps intermédiaires, des vieilles lunes patronales enfin exaucées, le bien-être des salariés et des citoyens absents du projet. A l’heure où les enjeux économiques de la mondialisation exigent la mobilisation de toutes les intelligences au profit d’une vision partagée mettant l’entreprise au centre du projet de société, on pouvait s’attendre à plus d’écoute.

Non, l’affaiblissement des corps intermédiaires et des contre-pouvoirs sociaux en France ne nous fera pas entrer dans le XXIème siècle.
Pour paraphraser un slogan désormais bien connu :
« Make the social democracy great again »


CONFLITS D’INTÉRÊTS. À QUI LA FAUTE ?



Lors du Comité d’Établissement du Siège de France Télévisions des 21 et 22 juin, la direction a tenté– sans y parvenir (unanimité contre) – de faire valider par les élus un formulaire à remplir par tous les salariés de France Télévisions dont la justification officielle serait la prévention des conflits d’intérêts.

Dans ce document, il serait entre autres, demandé aux salariés de décliner les relations personnelles susceptibles de générer des conflits d’intérêts vis-à-vis de France Télévisions. Si la prévention des conflits d’intérêt est une préoccupation  logique de la part d’une entreprise, il paraît pour le moins paradoxal pour ne pas dire indécent que France Télévisions demande des comptes là-dessus à l’ensemble de ses salariés après des années de turpitude de sa part ayant débouché sur de retentissants procès et condamnations, notamment début 2017 dans le cadre de la procédure pénale dite France Télés/Bygmalion.

Rappelons que des textes conventionnels existent déjà sur ces sujets. 
L’article 3.6 de l’accord d’entreprise « Intérêts croisés » qui a force de loi est particulièrement clair : « Les salariés ne peuvent par eux-mêmes ou par personne interposée posséder des intérêts de nature à compromettre leur indépendance, dans une entreprise en relation d'affaires avec la société ou le groupe (ou susceptible de l'être en raison de son activité), ainsi que d'être lié par contrat avec une telle entreprise quelles que soient la forme et la nature juridique de ce contrat.
Tous les renseignements utiles sont fournis à l'employeur par les salariés pour permettre la vérification du respect de cette disposition, à la demande de l'employeur ou à l'initiative du salarié. »

De là à penser qu’il s’agisse d’un écran de fumée et d’une inversion des rôles visant à exercer une pression psychologique culpabilisante sur les salariés sommés de se mettre en cause individuellement par écrit, il n’y a pas loin.  Car, enfin, si les titulaires de hauts postes stratégiques à France Télévisions peuvent être en position de générer des conflits d’intérêt (en oubliant, par exemple de faire de véritables appels d’offres, ce dont nous ne saurions présumer…), les milliers de salariés de base de l’entreprise n’ont pas le type de relations qui leur permettrait de se trouver dans de telles situations. Ils ont évidemment d’autres chats à fouetter (loyer, crédits, impôts…) que d’échafauder de telles manigances. Diluer, en fait, ses propres responsabilités en essayant d’y associer tous les salariés qui deviendraient potentiellement suspects ne serait pas sans rappeler les méthodes de certains régimes politiques du XXe siècle…Par ailleurs, qui sait si certains dans l’encadrement ne seraient pas tentés d’utiliser frauduleusement ce motif à l’encontre de tel ou tel salarié n’ayant pas leur grâce ?

C’est pourquoi le SNPCA-CGC considère (comme beaucoup) que les salariés de France Télévisions n’ont pas à se soumettre à cet exercice d’auto-suspicion en remplissant un quelconque formulaire dont la direction a tenu à préciser qu’en cas de rejet de celui-ci par le salarié, des sanctions seraient prises (après la manipulation, la menace).

Les salariés de France Télévisions ne sont pas comptables des dérives observées au plus haut niveau. Le SNPCA-CGC sera à leurs côtés s’ils devaient être forcés à endosser les turpitudes d’une hiérarchie aux abois.
Paris, le 11 juillet 2017


samedi 8 juillet 2017

Lettre ouverte à Monsieur Edouard Philippe le Premier Ministre, à Madame Françoise Nyssen la Ministre de la Culture et Monsieur Bruno Le Maire le Ministre des Finances.

Lettre ouverte à Monsieur le Premier Ministre, à Madame la Ministre de la Culture 
et à Monsieur le Ministre des Finances.

Faudra-t-il un mort par grève de la faim à France Télévisions ?
Mise à jour du 10 juillet

Demain samedi 8 juillet, cela fera huit jours qu’un salarié de France Télévisions a commencé un grève de la faim dans semble-t-il l’indifférence générale… voire du cynisme et de la provocation.

Pas un coup de fil de qui que ce soit au salarié qui met ainsi sa vie en danger pour être entendu,  jusqu’à risquer un accident. 

Oui, « les conséquences de l’action de grève de la faim peuvent être graves » comme l’écrit ce jour « le directeur de la santé et de la qualité de vie au travail à France Télévisions » à un représentant de la CGC particulièrement inquiet de la situation qui l’a saisi comme la direction du reste.  

Par exemple comme l'explique, dix ans après sa grève de la faim (2006), Jean Lassalle député de la 4e circonscription des Pyrénées-Atlantiques récemment réélu, qui révèle subir chaque jour les conséquences pour sa santé avec « une petite sacoche à fermeture éclair, remplie de médicaments dont il ne se sépare jamais… ». 

Le DSQVT se contente d'écrire, ce vendredi 7 juillet 2017« J’ai pris connaissance de votre mail d’alerte de ce jour concernant la situation.


Comme vous le mentionnez, les conséquences de l’action de grève de la faim peuvent être graves. C’est la raison pour laquelle ses responsables hiérarchiques ont agi, dès qu’ils en ont eu connaissance, pour alerter les autorités locales sur sa situation… Les services de secours du SAMU ont été prévenus. »

Voilà qui consacre effectivement le fait que l’entreprise de télévision publique dont l’État que vous représentez Monsieur le Premier Ministre, Madame la Ministre de la Culture, Monsieur le Ministre l'Économie et des Financesest propriétaire à 100%, a parfaitement connaissance de cette grève de la faim. 

Quant à l’annonce des soi-disant mesures prises (par l’entreprise), à savoir que « Les services de secours du SAMU ont été prévenus » elle est tout simplement hallucinante.   
Il suffirait donc d’avertir localement le SAMU et de prévenir l’inspection du travail pour se décharger de ses obligations légales sécuritaires vis-à-vis de tout salarié ?   

Comment ceux qui représentent une entreprise de Service Public donc l’Étatpeuvent-ils l’impliquer de telle façon ? 

Comme si cela ne suffisait pas, voici les trois lignes qui suivent qui si la situation n’était pas dramatique prêteraient à ironiser mais tel n’est pas le cas.  

1°) « Nous souhaitons qu’il prenne conscience des risques auxquels il s’expose et qu’il suspende son action. »….ça  c’est pour la provocation.

Le gréviste de la faim n’avait probablement pas pris conscience de son geste !

2°) « Bien entendu, les éléments relatifs à sa situation professionnelle et à sa santé au travail seront analysés avec les acteurs de l’entreprise, dont le médecin du travail fait partie, lors de sa reprise d’activité professionnelle. (il est actuellement toujours en arrêt maladie)».

Surréaliste. Son cas sera analysé – pas traité, non, juste analysé ! lors de sa reprise d’activité professionnelle,c’est-à-dire à la fin de son arrêt-maladie lorsqu’il aura repris le travailça  c’est pour le cynisme. 

Voilà ce que lui avait répondu par les Services DRH du siège de France Télévisions, le 24 octobre 2016 après qu’il ait découvert comme tant d’autres salariésqu’il était secrètement et illégalement fiché : "Je suis au courant des problématiques de l'antenne locale. Je m’engage à régler votre situation professionnelle".

Il semble assez aisé à imaginer Monsieur le Premier Ministre, Madame la Ministre de la Culture, Monsieur le Ministre l'Économie et des Finances, que rien n’ayant été fait pendant tout ce temps, le salarié fragilisé en soit rendu à une telle extrémité.

Comment est-il possible de prendre à ce point à la légère et avec avec aussi peu de considération une situation comme celle d’une grève de la faim qui met en danger la vie d’un être humain et comment imaginer également traiter un collaborateur de l'entreprise de la sorte ?

Étant convaincus Monsieur le Premier Ministre, Madame la Ministre de la Culture, Monsieur le Ministre l'Économie et des Finances que vous ne détournerez pas le regard et interviendrez sans délai, nous vous adressons cette lettre ouverte comme une bouteille à la mer uniquement destinée à secourir ce naufragé et permettre à cet homme de reprendre goût à la vie. 

Avec nos sentiments les plus respectueux et notre profonde considération.


Mise à jour du 10 juillet:

Aujourd'hui, 10ème jour de grève de la faim. Le dépôt d’une plainte pour « mise en danger de la vie d’autrui et/ou non-assistance à personne en danger » prend forme.
Il en est à son dixième jour de grève de la faim et l’entreprise de Service Public pour laquelle il travaille, n’en a pas grand-chose à faire, attendant peut-être que la situation physiologique de l’intéressé se dégrade jusqu’à atteindre un point de non-retour.
Celui qui, comme nombre de ses collègues, a fait l’objet d’un  fichage secret dont Delphine Ernotte avait d’ailleurs nié l’existence au micro de Patrick Cohen sur France Inter le 4 septembre dernier « personne n’est fiché à France Télévisions » avant de reconnaître finalement avoir été au courant puis d'en annoncer sa destruction dans les colonnes du Monde (14/09/15), s’affaiblit au quotidien.
Sensation de froid, risque de chutes dues à la perte musculaire provoquée par la perte de l’apport en protéines, une énergie calorique qui s’épuise jour après jour  sans parler du cerveau qui s’en trouve affecté…le médecin traitant du salarié espère que l’entreprise va bouger avant que ne surviennent les risques de premières  séquelles.

jeudi 6 juillet 2017

L’Imposture intellectuelle ou La vérité existe. On n’invente que le mensonge.



L’Imposture intellectuelle

ou La vérité existe. On n’invente que le mensonge.

 (Georges Braque)

Lors du CE Siège des 21 et 22 juin 2017, un élu cgt s’est exprimé au nom de tous les élus de son organisation syndicale*. 

Celui-ci a mis en cause le travail de certaines commissions de l’instance et plus particulièrement la commission égalité professionnelle femmes hommes, affirmant que cette commission n’aurait fourni aucun compte rendu de ses travaux. 

Ceci est totalement faux et l’élu en question  était destinataire, comme tous les autres élus de ce compte rendu, envoyé le 21 novembre 2016 pour le CE du mois de décembre de la même année. C’est avec plaisir que je lui remets un exemplaire relié de ce compte rendu de 11 pages.

Puis, le même élu ânonnant à nouveau un chapelet de mensonges, a mis en cause la composition des commissions du CE Siège arguant que le choix des membres de celles ci auraient été fait de manière à exclure les élus des organisations syndicales minoritaires au Siège. Ceci est encore totalement faux : pour exemple, participent aux travaux de cette même commission une élue fo et une élue cgt.

La réitération de mensonges ne fait pas la vérité mais certaines cultures du 20ème siècle semblent difficiles à abandonner pour quelques uns.

Le 5 juillet 2017

* Ceci a fait l'objet d'une communication  de sa part auprès de tous les salariés du Siège dans son compte-rendu, c'est pourquoi nous sommes dans l'obligation de dénoncer ces agissements malhonnêtes.