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mercredi 21 septembre 2016

LIMINAIRE DES ÉLU(E)S CFDT, CGC, SNJ au CE Siège du 20 septembre 2016



Les élu(e)s ont aujourd’hui le regret de devoir dénoncer une gouvernance inconséquente et dangereuse de la part de la Direction de France Télévisions.


A force d’ignorer superbement les alertes répétées des élu(e)s, la Direction a laissé se développer des situations intenables qui débouchent aujourd’hui sur des événements mettant en cause la pérennité de France Télévisions aux yeux même du grand public.

Il en est ainsi des dérapages observés pendant les derniers Jeux Olympiques. Que ce soit certaines déclarations à l’antenne ou les vacances payées à un célèbre cinéaste et à sa famille, nous sommes là face aux symptômes visibles et ridicules d’une télévision publique à la dérive.

Mais d’autres événements récents revêtent un caractère beaucoup plus grave quant au fonctionnement structurel de France Télévisions et, en particulier, la négation du dialogue social.

Ainsi, c’est avec stupéfaction que les élu(e)s ont découvert pendant l’été le projet de déménagement du siège sur lequel la Direction travaille depuis plusieurs mois. Le caractère de fuite organisée avec l’aide d’une organisation syndicale rend cette machination encore plus scandaleuse. Le fonctionnement normal des instances est purement et simplement bafoué, la démocratie sociale niée.

Que dire également sur l'absurdité d'info 2015 ? Non seulement le retour d'expérience sur les services fusionnés est catastrophique, mais la direction qui recule sur la fusion des services politiques maintient le rapprochement spatial. Un déménagement refusé par les deux services, ce que la direction ne veut toujours pas entendre.

Il en est de même de franceinfo… Nous avions mis en garde la direction de France Télévisions sur les risques d’un lancement à la hussarde de la nouvelle chaîne d’information dont personne ne conteste, par ailleurs, le principe et dont nous, élu(e)s, saluons ici l’investissement et l’engagement de ses personnels.

Lors du Comité d’Établissement du Siège de juillet dernier, la Direction avait laissé entendre que franceinfo n’avait ni budget propre, ni suffisamment de moyens humains et techniques dédiés. La Direction avait conclu le point par ces mots : « Tous les secteurs de France Télévisions doivent participer à l’effort ! ». Nous sommes là bien loin du soi-disant volontariat qui devait être la règle…

Nous y voici donc. La réalité de  franceinfo est que cette chaîne fonctionne pour moitié avec les moyens humains et techniques des antennes qui y ont été associées : France 2, France 3 et France Ô (mais où sont passées les 1ères ?!?)…
Des centaines de salariés de FTV Siège peuvent témoigner de l’amère réalité de ce fait accompli devant lequel, du jour au lendemain, on les a mis. Leur participation à franceinfo, loin de se limiter à un concours occasionnel et bien délimité, s’assimile plutôt à une double journée de travail, voire à l’occupation simultanée de deux postes : l’un sur l’une des chaînes de France Télévisions, l’autre sur franceinfo.

Il s’ensuit une multiplication de situations de stress et de désorganisation des missions d’origine dans tous les secteurs : rédactions, éditions, PC Info, mixage, réalisation… et d’autres encore comme nos collègues de France Ô qui se voient, en plus refuser la prime de matinalier prévue par l’accord collectif. Au final, la nouvelle chaîne créée à tout prix, sans les moyens nécessaires, met en péril non seulement les salariés mais les antennes des autres chaînes. Dans les faits, on assiste à des réorganisations de services, cela sans la moindre information-consultation des instances représentatives. Ainsi, la Direction des Sports s’est-elle contentée d’envoyer à ses collaborateurs (pas à tous, d’ailleurs…) une simple lettre juste avant les Jeux Olympiques indiquant tout bonnement : « Il n’y a aucune raison que nous soyons contraints de revoir à la baisse cette offre du fait d’une planification défaillante… ».

La CFDT, la CGC et le SNJ ne laisseront pas les salariés de France Télévisions dans le désarroi. Ces organisations syndicales demandent aux directions concernées de mettre en adéquation au plus vite les moyens à franceinfo  (humains et techniques avec, entre autres, les passerelles nécessaires entre différents serveurs). Si franceinfo n’a pas les moyens budgétaires nécessaires, des postes supplémentaires spécifiquement dévolus à cette chaîne doivent être créés à France Télévisions, dans le respect des métiers exigé par le jugement du 13 septembre 2016 jusqu’à l’aboutissement de la négociation sur les nouveaux métiers.

Dans l’immédiat, les surcharges de travail pour franceinfo imposées sous la pression aux salariés de France Télévisions doivent cesser au plus vite. Faute de quoi, les organisations syndicales signataires, prendraient toutes leurs responsabilités.


Paris – le 20 septembre 2016.

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