Les élu(e)s ont aujourd’hui le regret de devoir dénoncer une gouvernance inconséquente et dangereuse de la part de la Direction de France Télévisions.
A force d’ignorer superbement les
alertes répétées des élu(e)s, la Direction a laissé se développer des
situations intenables qui débouchent aujourd’hui sur des événements mettant en
cause la pérennité de France Télévisions aux yeux même du grand public.
Il en est ainsi des dérapages observés
pendant les derniers Jeux Olympiques. Que ce soit certaines déclarations à
l’antenne ou les vacances payées à un célèbre cinéaste et à sa famille, nous
sommes là face aux symptômes visibles et ridicules d’une télévision publique à
la dérive.
Mais d’autres événements récents
revêtent un caractère beaucoup plus grave quant au fonctionnement structurel de
France Télévisions et, en particulier, la négation du dialogue social.
Ainsi, c’est avec stupéfaction que les
élu(e)s ont découvert pendant l’été le projet de déménagement du siège sur
lequel la Direction travaille depuis plusieurs mois. Le caractère de fuite
organisée avec l’aide d’une organisation syndicale rend cette machination
encore plus scandaleuse. Le fonctionnement normal des instances est purement et
simplement bafoué, la démocratie sociale niée.
Que dire également sur l'absurdité
d'info 2015 ? Non seulement le retour d'expérience sur les services fusionnés
est catastrophique, mais la direction qui recule sur la fusion des services
politiques maintient le rapprochement spatial. Un déménagement refusé par les
deux services, ce que la direction ne veut toujours pas entendre.
Il en est de même de franceinfo…
Nous avions mis en garde la direction de France Télévisions sur les risques
d’un lancement à la hussarde de la nouvelle chaîne d’information dont personne
ne conteste, par ailleurs, le principe et dont nous, élu(e)s, saluons ici l’investissement et l’engagement de ses
personnels.
Lors du Comité d’Établissement du
Siège de juillet dernier, la Direction avait laissé entendre que franceinfo
n’avait ni budget propre, ni suffisamment de moyens humains et
techniques dédiés. La Direction avait conclu le point par ces mots : « Tous
les secteurs de France Télévisions doivent participer à l’effort ! ». Nous sommes là bien loin du soi-disant volontariat qui devait être la
règle…
Nous y voici donc. La réalité de franceinfo est que cette chaîne
fonctionne pour moitié avec les moyens humains et techniques des antennes qui y
ont été associées : France 2, France 3 et France Ô (mais où sont passées les 1ères
?!?)…
Des
centaines de salariés de FTV Siège peuvent témoigner de l’amère réalité de ce
fait accompli devant lequel, du jour au lendemain, on les a mis. Leur
participation à franceinfo, loin de se limiter à un concours
occasionnel et bien délimité, s’assimile plutôt à une double journée de
travail, voire à l’occupation simultanée de deux postes : l’un sur l’une
des chaînes de France Télévisions, l’autre sur franceinfo.
Il s’ensuit une multiplication de
situations de stress et de désorganisation des missions d’origine dans tous les
secteurs : rédactions, éditions, PC Info, mixage, réalisation… et d’autres
encore comme nos collègues de France Ô qui se voient, en plus refuser la prime
de matinalier prévue par l’accord collectif. Au final, la nouvelle chaîne créée
à tout prix, sans les moyens nécessaires, met en péril non seulement les
salariés mais les antennes des autres chaînes. Dans les faits, on assiste à des
réorganisations de services, cela sans la moindre information-consultation des
instances représentatives. Ainsi, la Direction des Sports s’est-elle contentée
d’envoyer à ses collaborateurs (pas à tous, d’ailleurs…) une simple lettre
juste avant les Jeux Olympiques indiquant tout bonnement : « Il n’y a aucune
raison que nous soyons contraints de revoir à la baisse cette offre du fait
d’une planification défaillante… ».
La CFDT, la CGC et le SNJ ne
laisseront pas les salariés de France Télévisions dans le désarroi. Ces
organisations syndicales demandent aux directions concernées de mettre en adéquation au plus vite les
moyens à franceinfo (humains
et techniques avec, entre autres, les passerelles nécessaires entre différents
serveurs). Si franceinfo n’a pas les moyens
budgétaires nécessaires, des postes supplémentaires spécifiquement
dévolus à cette chaîne doivent être créés à France Télévisions, dans le respect
des métiers exigé par le jugement du 13 septembre 2016 jusqu’à l’aboutissement
de la négociation sur les nouveaux métiers.
Dans l’immédiat, les surcharges de travail
pour franceinfo imposées sous la pression aux salariés de France
Télévisions doivent cesser au plus vite. Faute de quoi, les organisations syndicales
signataires, prendraient toutes leurs responsabilités.
Paris – le 20
septembre 2016.
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