Souvenez-vous... il y a à peine cinq ans... toute la Presse dénonçait la
nomination par Nicolas Sarkozy de Rémy Pflimlin dont le nom avait opportunément
circulé quelques jours avant et qui lassait Presstalis (ex NMPP)
quasiment dans l'état de faillite où il s'apprête à laisser France Télévisions.
Le monde médiatique comme un bonne partie du monde
politique n'avaient pas hésité à parler d'un "choix entaché de
connivence du fait du mode de sa propre nomination."
Un hebdo écrivait à l'époque: "Cet Alsacien, manager tranquille, qui se sera démené comme un beau
diable chez Presstalis pour revivifier le tissu national des points de presse
sans grand succès - il fallait quand même oser ! - retrouvera
la cgt chez France 3, une maison qu'il a dirigée durant six ans sous la
présidence de Marc Tessier." . C'était peu dire!
D'autres titres et sites internet se posaient à voix haute la question "Le
soupçon ne va-t-il pas gangréner ces décisions ?"...et de fustiger
la composition de son "équipe" faite pour lui
L'histoire serait-elle en train de se répéter?
Il est impensable que le CSA refasse le même coup en annonçant courant
avril, le nom de Delphine Ernotte tout comme celui de
Rémy Pflimlin l'avait été par Nicolas Sarkozy.
Surtout après l'épisode Mathieu Gallet et son fameux bureau pour lequel
semble-t-il l'IGF (Inspection Générale des Finances) devrait lancer une
enquête.
Dans le cadre de l'invraisemblable procédure mise en place par le CSA pour
le remplacement de Rémy Pflimlin la presse pourra effectivement parler de "choix
entaché de connivence du fait du mode de sa propre nomination."
D'autant plus si la question que pose le site "Bellaciao" dans son
article "Delphine Ernotte a-t-elle pour mission de couler France Télévisions ? " (que blog CGC Média vous propose de
découvrir ci-après) trouve sa réponse.
"Delphine Ernotte a-t-elle pour mission de couler France Télévisions ?
de : Daran
jeudi 19 mars 2015 - 15h05 -
jeudi 19 mars 2015 - 15h05 -
« La campagne de presse en faveur de Delphine Ernotte saute d’autant
plus aux yeux que l’actuelle directrice exécutive d’Orange France était encore
totalement inconnue la semaine dernière.
Et le tout Paris des médias, stupéfait, de s’interroger dans les dîners en
ville : mais qui est cette inconnue ? Pourquoi elle ? Pourquoi
choisir à un poste si important et si complexe, dans un moment de crise aussi
grave, quelqu’un qui ne connait RIEN à l’audiovisuel et aux médias en
général ?
Il y a là un mystère que nous nous proposons d’essayer de dissiper, en
partie seulement, car les couloirs sinueux de la politique sont le plus souvent
impénétrables à la raison, ou au simple bon sens.
Le coup de tronçonneuse
Au début, il y a la volonté de nommer un Patron issu du secteur privé, qui
saura bien gérer France Télévisions, après les dérives des dernières années.
Comme si être issu du privé faisait automatiquement de vous un bon manager
universel. Il faut être haut fonctionnaire ou journaliste, et n’avoir jamais
mis les pieds dans un grand groupe, pour croire une chose pareille.
Oubliées les mauvaises performances d’Orange, qui s’accumulent depuis
qu’elle est directrice exécutive. Oubliées les vagues de dépressions et le
scandale des suicides quand elle « cost-killait », c’est le cas de le
dire, chez Orange, en tant qu’adjointe de Louis-Pierre Wenes (mis en examen
pour harcèlement moral).
S’agit-il d’une hallucination collective ? Le CSA a-t-il au moins pris
le temps de faire une recherche sur Delphine Ernotte sur Google ? Ce choix
est incompréhensible, sauf à ce que la compétence la plus recherchée chez le
prochain Président de France Télévisions soit justement cette capacité à virer
des gens, à n’importe quel prix.
Le coup de com’
Ensuite, il y a la volonté de refaire un bon coup de com’, comme avec la
nomination de Mathieu Galet à la tête de Radio France, en surprenant tout le
monde et en nommant une femme. Delphine Ernotte est incontestablement une
femme. On objectera qu’il y en a déjà beaucoup à la tête des médias français
mais peu importe.
On objectera aussi que Mathieu Galet avait une expérience des médias, ce qui
n’est pas le cas de Delphine Ernotte. Et qu’il a été choisi après les
auditions, et non avant, car il a su séduire le CSA avec un projet de qualité,
ce qui reste à démontrer pour Delphine Ernotte.
La nomination du Président d’un groupe de 10.000 personnes, du patron de la
télévision des Français, par ailleurs en grande difficulté, ne mérite-t-elle
pas mieux qu’un coup médiatique passager qui donnera une bonne image du
CSA ? N’est-ce pas le CSA qui est censé servir l’intérêt général et
accompagner les médias, et non l’inverse ?
Le coup monté
Delphine Ernotte est aussi surprise que tout le monde de son statut inopiné
de favorite à la présidence de France Télévisions. Du coup, elle n’a encore ni
projet, ni équipe. Qu’à cela ne tienne, les sponsors sont déjà au travail. On
cite Xavier Couture, le producteur, le mentor détaché par un Stéphane Richard, PDG
d’Orange, apparemment pressé de se débarrasser de cette perle rare. On cite
également Pascal Josèphe, à qui l’on fera comprendre que sa candidature n’a
aucune chance. Et Pascal Houzelot, mais ce dernier dément fermement.
Le coup de boutoir
La Président de France Télévisions à Am-stra-gram-pic-et-pic-et-cole-gram.
On reste pantois devant un tel processus de recrutement. Et on comprend mieux
le naufrage de l’État stratège si tous les patrons des entreprises publiques
sont choisis de cette manière. On voudrait conduire France Télévisions de
désastre en désastre, pour justifier sa privatisation, que l’on ne s’y
prendrait pas autrement."
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